Anticipée par les marchés, la décision de la banque centrale américaine place son principal taux directeur dans la fourchette de 4,00-4,25%. L’institution pointe une hausse contenue du chômage et de meilleures perspectives de croissance.

C’était l’une des décisions les plus attendues de l’année pour les investisseurs. La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé ce mercredi baisser ses principaux taux de 25 points de base, les ramenant dans une fourchette comprise entre 4,00% et 4,25%. C’est une première en 2025, la dernière baisse de taux de la Fed remontant à décembre 2024. Le mouvement, en ligne avec les anticipations des investisseurs, a déjà été intégré par les marchés, selon les observateurs. Dans la foulée de l’annonce de la Fed, le dollar a toutefois accusé un repli sur les marchés.

La réunion de la Fed ce mercredi s’est tenue dans un climat de tension inédit, marqué par la présence d’un conseiller de Donald Trump, Stephen Miran, fraîchement intronisé et d’une gouverneure qui a failli en être exclue. Le président de la Fed Jerome Powell et ses gouverneurs s’étaient jusqu’à présent montrés inflexibles par crainte d’un retour de l’inflation et en dépit des fortes pressions exercées dans ce sens par le président américain. L’institution, dont le rôle est de maintenir la stabilité des prix tout en soutenant le plein-emploi, fait face à un double défi : la pression inflationniste reste élevée, tandis que le marché de l’emploi patine.


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Croissance américaine revue à la hausse

La baisse consentie ce mercredi par la banque centrale américaine va donc dans le sens d’une relance de l’emploi, mais a d’ores et déjà été jugée trop faible par Stephen Miran, qui a rejoint la Fed mardi. Il est le seul gouverneur qui aurait voulu voir les taux d’intérêt baisser d’un demi-point, selon un communiqué de l’institution.

Justifiant cette baisse modérée, les banquiers centraux américains pointent quant à eux que le chômage a augmenté «mais reste bas». Les responsables de la Fed se sont en outre montrés un peu plus optimistes concernant la croissance américaine : ils la voient désormais à 1,6% à la fin de l’année, contre 1,4% au moment de leurs prévisions de juin. Cela représente toutefois toujours un fort ralentissement par rapport à la croissance enregistrée en 2024 (+2,8%). C’est désormais le ton du discours que Jerome Powell tiendra à 20h30, heure française, qui sera scruté de près par les investisseurs.