Difficile de présenter Pierre Richard tant la
carrière du bonhomme est riche et longue. Impossible,
toutefois, de ne pas revenir sur son tandem comique avec Gérard
Depardieu sous la houlette de Francis Veber.
Ou tout
simplement cet archétype de gentil naïf distrait et maladroit qu’il
a incarné durant sa carrière. Pierre Richard est aussi passé
quelques fois derrière la caméra. Notamment pour le (très)
mésestimé On peut toujours rêver, au début des années 90.
Ou encore sa nouvelle réalisation, en salles ce mercredi 17
septembre 2025 : L’Homme qui a vu l’ours qui a vu
l »homme.
Pierre Richard, toujours très disert en
interview, revient sur une anecdote des plus surprenantes avec une
prostituée !

Pierre Richard : des rôles cultes avec Gérard Depardieu

On ne peut pas parler de Pierre Richard sans parler de Gérard
Depardieu. Si ce dernier,
empêtré actuellement dans les scandales sexuels
, est
aujourd’hui en disgrâce, fut un temps où il partageait l’affiche
avec Pierre Richard. Les deux démontraient alors une
alchimie détonante notamment dans une trilogie informelle composée
de La Chèvre, Les Compères et Les
Fugitifs
. Trois comédies aujourd’hui cultes signées
du taulier en la matière, Francis Veber.

Le duo fonctionnait à plein régime, se calquant
sur une dynamique humoristique imparable
. A savoir les
différences entre ses deux interprètes.
Une brute, un
maigrichon. Un bourru, un cœur tendre. Un instinctif, un réflexif.
Un idéaliste, un naïf. Un sanguin, un doux dingue. Bref, le
prototype Laurel et Hardy poussé à son paroxysme.
C’est
cette dichotomie-là, propre au genre du ‘buddy
movie
’, comprendre film de binôme, qui a popularisé
ce tandem.

Le comédien est passé plus d’une fois derrière la caméra

La carrière faste de Pierre Richard compte de nombreux films
emblématiques d’une époque aujourd’hui révolue. Du cinéma à
papa, presque, qui continue à garder une aura nostalgique auprès de
nombreux spectateurs et autres cinéphiles.
Le comédien, de
son côté, est également passé plus d’une fois derrière la caméra.
Au commencement, il réalise Le Distrait en
1970.
Il enchaîne ensuite avec Les Malheurs
d’Alfred et Je sais rien, mais je dirais tout.

Ces réalisations posent, en quelque sorte, les jalons du
personnage-type que va incarner Pierre Richard
durant la quasi-totalité de sa carrière. Car il est aussi devant la
caméra. Toutefois, il opte pour le drame, mâtiné de comédie, pas
folle le Pierre, avec On peut toujours rêver.
Chronique ordinaire d’un PdG dépressif qui retrouve la joie
de vivre grâce à un banlieusard.
Intouchables
avant l’heure, en somme. Le succès commercial en
moins.

Pierre Richard, à la rencontre d’une
“péripatéticienne”

Saut dans le temps : 2025. Pierre Richard sort son nouveau
long-métrage en tant que réalisateur, L’Homme qui a vu l’ours
qui a vu l’homme. Une comédie, une de plus,
dans laquelle il se met également en scène
.
Le film
est actuellement diffusé au cinéma au moment où nous écrivons ces
modestes lignes. Pour l’occasion, l’acteur-réalisateur
nonagénaire donne un entretien fleuve à Guillaume Pley dans LEGEND
sur YouTube.
Pierre Richard revient sur sa vie, son œuvre
et… une histoire touchante avec une prostituée.

L’interprète de La Chèvre revient sur une
anecdote lorsqu’il était gamin.
“J’ai connu à Paris,
c’était pendant la guerre…”, raconte Pierre Richard à
l’animateur. “Je promenais mon petit chien tous les matins
avant d’aller en classe. J’avais quoi… 10 ans ? J’étais tout blond,
tout bouclé, j’étais mignon, ouais.” L’acteur-réalisateur
s’improvise ainsi conteur de sa propre histoire, non sans un
certain sens du timing, voire du suspens. Il ajoute ensuite :
“Et j’habitais près de Pigalle, et là, en promenant mon chien,
il y avait une péripatéticienne [autre nom pour une
prostituée, NDLR] qui m’adorait.” Avant de préciser :
“Je parle pas sexuellement […] A chaque
fois, elle m’offrait une tablette de chocolat.
Elle me dit
: ‘C’est mon fiancé qui me l’a offert’. C’est après que
j’ai compris que le fiancé, ça devait être un officier allemand
!” Une relation amicale aussi touchante que surprenante.
A 91 ans, Pierre Richard semble toujours bon pied bon œil,
et, surtout, toujours débordant de cette malice qui le caractérise
tant.