Jérémie Assous pointé du doigt pour manquement à la déontologie. Charlotte Arnould, qui accuse Gérard Depardieu de viols, a déposé plainte auprès de l’Ordre des avocats contre le conseil de l’acteur, a-t-elle indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) ce mercredi.

Son avocate a également déposé une plainte devant l’Ordre des avocats « pour manquements aux principes de modération, délicatesse, probité, loyauté et sexisme ».

« Depuis un an, il n’a cessé dans les médias de mentir à mon sujet, de déformer, d’étaler ma vie privée en brisant le secret de l’instruction », affirme l’actrice dans un communiqué.

« 20 minutes d’acharnement »

Le 3 septembre, une juge d’instruction a ordonné le renvoi devant la cour criminelle départementale de Paris de Gérard Depardieu pour viols sur Charlotte Arnould. L’avocat de l’ex-monstre sacré du cinéma français a annoncé dans la foulée qu’il allait faire appel de ce renvoi.

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Mi-mai, dans un autre dossier, l’acteur de 76 ans avait été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour les agressions sexuelles de deux femmes sur le tournage des « Volets verts » de Jean Becker, en 2021. Il a fait appel là aussi.

Charlotte Arnould reproche notamment à Me Jérémie Assous les propos qu’il a tenus à son encontre à l’époque de ce dernier procès. La presse avait notamment relevé que Me Jérémie Assous avait alors taxé l’actrice de « menteuse » en pleine audience, alors qu’elle était présente dans le public.

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« Il a plaidé sur moi plus longtemps que sur l’une des deux plaignantes dans le procès dit des Volets verts », relate l’actrice, décrivant « 20 minutes d’acharnement ».

« Les représentants du bâtonnier ainsi que la présidente Isabelle Prévost-Desprez (responsable du pôle pénal du tribunal judiciaire de Paris, qui venait tous les jours à l’audience et avec qui j’échangeais régulièrement) ont considéré que je respectais l’ensemble des règles déontologiques et légales », s’est défendu Me Jérémie Assous auprès de l’AFP.

Une procédure pouvant mener à la radiation

Une fois une plainte déposée devant l’Ordre des avocats, cette dernière est examinée pour voir si elle est recevable, puis une enquête peut s’ouvrir le cas échéant. Si elle n’est pas classée, une procédure disciplinaire peut être ouverte. La sanction peut aller de l’avertissement au blâme, à la suspension, voire à la radiation.

À l’époque du procès des « Volets verts », près de 200 avocats avaient par ailleurs appelé la justice à ne pas laisser la place au sexisme en audience, dénonçant de nombreuses attaques de l’avocat de l’acteur contre les plaignantes et leurs conseils.

« Le sexisme contre les avocates ne doit plus avoir sa place en audience », clamaient-ils alors dans une tribune dans Le Monde, arguant que Me Jérémie Assous s’en était « donné à cœur joie en matière de sexisme et de misogynie, allant bien au-delà de ce qu’il est convenu d’appeler, même de manière extrêmement large, les droits de la défense ».

Le tribunal, à l’issue de ce procès, avait par ailleurs reconnu de façon rarissime la victimisation secondaire des plaignantes.