Le 16 avril dernier, le service de renseignement extérieur de la Russie a publié un communiqué de presse intitulé : « L’eurofascisme, comme il y a 80 ans, est l’ennemi commun de Moscou et de Washington ». Avec cette publication, la Russie tente de mettre en avant les tendances autoritaires qui ont traversé l’Europe au cours de son histoire alors que de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer les dérives du régime de Vladimir Poutine.

Accompagné d’une illustration montrant Ursula Von Der Leyen affublée de traits monstrueux et le corps en forme de croix gammée, le communiqué affirme que les États européens ont une « ‘prédisposition historique’ à diverses formes de totalitarisme ». Le SRI accuse également les Européens d’être à l’origine de « conflits destructeurs à l’échelle mondiale ». Pour tirer ces conclusions, le SRI explique s’être basé sur une « analyse rétrospective des politiques des États occidentaux », faisant référence à Napoléon ou à la dictature jacobine. « L’Amérique est libre grâce à la volonté des ancêtres des Américains modernes de résister à des dictatures telles que la monarchie britannique ou la révolution jacobine », peut-on également lire dans le communiqué.

Vladimir Poutine n’en fait qu’à sa tête, Donald Trump perd patiencecommuniqué sricommuniqué sri ©Capture d’écran du Service de renseignement extérieur de la Fédération de RussieLa France et le Royaume-Uni pointés du doigt

Le SRI dénonce également le fait que les Européens voient d’un mauvais œil le rapprochement qui s’opère entre Moscou et Washington. Le communiqué mentionne notamment le député européen français Raphaël Glucksmann qui avait sarcastiquement demandé aux Américains de rendre la statue de la Liberté à la France et avait accusé Donald Trump de « se ranger du côté des tyrans ».

Le service de renseignement extérieur russe s’attaque également au Royaume-Uni et au « rôle destructeur majeur de Londres dans le conflit ukrainien », argumentant que les Britanniques soutiennent le régime de Kiev « qui fait l’éloge des punisseurs qui ont combattu aux côtés d’Hitler« , selon le SRI. Les Russes accusent également l’Ukraine de commettre « de nombreux crimes contre l’humanité » et affirment que « l’Amérique a connu des tendances similaires de la part des Britanniques » au 19e siècle.

Parmi les nombreux États européens attaqués par cette publication, il n’est pas étonnant de voir la France et le Royaume-Uni pris comme cibles privilégiées par la Russie. Le couple franco-britannique est en effet apparu comme leaders d’une certaine cohésion européenne pour faire face aux menaces de désengagement de la part de Donald Trump dans la guerre en Ukraine.

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Le service de renseignement extérieur de Russie liste ainsi les rapprochements entre Moscou et Washington qui ont eu lieu au cours de l’histoire. « En ce qui concerne les relations russo-américaines dans le contexte des événements passés et actuels, les cercles d’experts étrangers expriment l’espoir d’une nouvelle unification des efforts de Moscou et de Washington, capable d’empêcher le monde de glisser vers un nouveau conflit global et de résister aux éventuelles provocations de l’Ukraine et des ‘Européens fous’, traditionnellement encouragés par la Grande-Bretagne », conclut le SRI.

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