Des milliers de militants pour les droits des personnes trans se sont rassemblés sur la place du Parlement à Londres, quelques jours après que la Cour suprême du Royaume-Uni a statué qu’une femme est une personne née biologiquement de sexe féminin, excluant ainsi les femmes transgenres de la définition légale.

Les manifestants s’inquiètent des conséquences que cet arrêt peut avoir sur les droits des transgenres.

« C’est un moment terrifiant que de se voir retirer ses droits », a déclaré Sophie Gibbs, une jeune femme transgenre de 19 ans. « Cela me rend triste de penser que nous vivons dans une société qui semble si progressiste aujourd’hui mais qui est prête à prendre une décision aussi dangereuse et nuisible ».

Des participants à la manifestation.

Des participants à la manifestation. – Copyright 2025 The Associated Press. All rights reserved

La Cour suprême du Royaume-Uni a déclaré que les termes « femme » et « sexe » figurant dans la loi de 2010 sur l’égalité se réfèrent au sexe biologique et non à l’identité de genre.

Cette décision signifie essentiellement que les femmes transgenres titulaires d’un certificat de reconnaissance de genre ne sont pas considérées comme des femmes aux yeux de la loi.

La communauté transgenre craint que ce jugement historique ne porte atteinte à ses droits et ne serve de catalyseur à d’autres jugements qui éroderaient les progrès accomplis ces dernières années.

C’est la boîte de Pandore !

La plus haute juridiction du Royaume-Uni a déclaré pourtant que les personnes transgenres restaient protégées contre la discrimination.

Des milliers de personnes se sont rassemblées à Londres, samedi, pour soutenir les droits des transgenres.

Des milliers de personnes se sont rassemblées à Londres, samedi, pour soutenir les droits des transgenres. – Copyright 2025 The Associated Press. All rights reserved

Le directeur de la Commission pour l’égalité et les droits de l’homme a déclaré que cette décision signifierait que les femmes transgenres seraient exclues des toilettes pour femmes, des services hospitaliers et des équipes sportives féminines.

Le Premier ministre écossais, John Swinney, a déclaré samedi qu’il « comprenait » la « douleur et l’angoisse » ressenties par les personnes transgenres à la suite du verdict, tout en admettant que la décision devait être respectée.

Selon le dernier recensement, quelque 116 000 personnes se sont identifiées comme transgenres en Grande-Bretagne. Environ 8 500 certificats de reconnaissance de genre ont été délivrés.

L’arrêt de la Cour suprême découle d’une loi adoptée en 2018 par le Parlement écossais, qui impose la présence d’au moins 50 % de femmes dans les conseils d’administration des organismes publics écossais. Les femmes transgenres titulaires d’un certificat de reconnaissance de genre devaient être prises en compte pour atteindre ce quota.

L’arrêt a été célébré par des groupes tels que For Women Scotland, soutenu par J. K. Rowling, qui affirme que la sécurité des femmes est « menacée » par le fait d’autoriser les femmes transgenres à entrer dans des espaces non mixtes.