Après l’endormissement d’un contrôleur aérien en poste à l’aéroport d’Ajaccio dans la soirée du 15 septembre et qui a contraint un avion en provenance de Paris à tourner de longues minutes dans le ciel avant de se poser, la direction générale de l’aviation civile (DGAC) a réagi. Elle a confirmé à Corse-Matin qu’elle a ouvert une enquête interne. « Le contrôleur aérien concerné a subi un test d’alcoolémie, dont le résultat est négatif, rappelle la DGAC. Il doit prochainement consulter le médecin de prévention. Un entretien avec son supérieur est prévu et une sanction éventuelle est à l’étude. »

« Les effectifs étaient conformes aux exigences, avec deux contrôleurs présents, dont le second en pause pour une durée de 4 heures »

Au lendemain des faits, certains professionnels de l’aviation, au premier rang desquels deux pilotes, se sont posé des questions quant à d’éventuels « problèmes organisationnels » à la tour de contrôle d’Ajaccio.

La DGAC écarte cette hypothèse, en affirmant que « les vérifications effectuées ont confirmé que les effectifs étaient conformes aux exigences, avec deux contrôleurs présents, dont le second en pause pour une durée de 4 heures ».

Parmi les procédures en cas d’urgence, « l’atterrissage en auto-info a été préparé »

Le contrôleur n’a cette fois été victime que d’un endormissement mais en cas de malaise grave, la direction de l’aviation civile explique les trois procédures mises en place.

La première tombe sous le sens, le deuxième contrôleur en pause peut prendre le relais en cas de problème, à condition que ce dernier puisse s’en apercevoir, ce qui n’a pas été le cas lundi soir.

La deuxième solution consiste en une « procédure d’atterrissage dite en auto-info », développe la DGAC. Elle confirme qu’elle a été « préparée pour faire atterrir ce vol ainsi que le suivant, avec activation du balisage de piste par le permanent électricien de l’aérodrome et transmission des informations météorologiques par le CRA [centre de rattachement aéronautique de Météo-France, ndlr], ainsi qu’une inspection de la piste réalisée par les pompiers ». Piste qui était justement éteinte tandis que l’avion tournait au-dessus d’Ajaccio.

Le déroutement vers Bastia, une procédure classique qui n’aurait posé « aucun problème » malgré « une situation déstabilisante »

Enfin, le déroutement de l’avion vers un aéroport de secours peut être privilégié, scénario également envisagé par le commandement de bord lundi qui avait la possibilité d’atterrir à Bastia. Une procédure classique qui n’aurait posé « aucun problème » selon un pilote malgré « une situation déstabilisante ».

La DGAC précise également que l’avion parti de Paris avec une heure de retard a « tourné 18 minutes » au-dessus d’Ajaccio avant de pouvoir atterrir et non près d’une heure comme annoncé au préalable. Un décompte confirmé par la direction des services de la navigation aérienne (DSNA).