Krimi (éditions Sarbacane), c’est l’histoire d’un policier dans l’Allemagne des années 20-30 qui interpelle le réalisateur Fritz Lang. Les deux hommes se connaissent depuis l’enquête sur le meurtre de la femme du cinéaste et le premier voudrait que le second s’inspire de l’affaire en cours, dite du “vampire de Düsseldorf”, pour son prochain film. Qui s’intitulera M. Le Maudit.

Alex, qu’est-ce qui vous a plu dans ce projet ?

C’est une BD qui aborde le cinéma, l’expressionnisme allemand. Mais aussi le mensonge : M. Le Maudit, c’est le cœur du projet mais ça ne s’est pas passé comme ça. Dans ce scénario, il y a l’idée de raconter des histoires, de mentir. C’est ce que font les créateurs, les cinéastes comme Fritz Lang. Mais les mensonges, c’est aussi ce qui a amené les nazis au pouvoir quelques années plus tard.

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Le style graphique semble coller à l’esthétique du cinéma de cette époque…

J’ai pu travailler beaucoup d’axes différents dans Krimi, comment travailler les noir et blanc du cinéma, avec des outils propres à la BD. J’ai travaillé au fusain pour retrouver les lumières vapoteuses de ce cinéma. Je ne voulais pas faire du cinéma de papier.

Dessiner des viols et des meurtres, ce n’est pas évident…

C’est une vraie question. Si tu dessines un viol, de la pédophilie et que tu commences à vouloir y donner une esthétique érotisante… il y a un gros problème. Il faut trouver le filtre pour éviter la moindre concupiscence dans l’œil du lecteur. Je suis allé voir ce qui se faisait dans le courant de la Nouvelle Objectivité en Allemagne, avec le peintre Gerd Antz, qui travaillait avec des figurines, et du côté de la réalisatrice Lotte Reininger, qui a fait le premier long-métrage d’animation en papier découpé en 1926 : Les aventures du Prince Ahmed. Je me suis dit ok, avec des silhouettes, on montre de façon assez frontale les faits. Sans avoir cette notion esthétisante que je mets dans d’autres pages, avec les danseuses de cabaret. Quand tu es un bon dessinateur, tu sais ce que tu peux rendre sexy et ce que tu décides de ne pas rendre sexy. On a une responsabilité en tant que dessinateur.