De retour de Jérusalem, en août dernier, le cardinal Jean-Marc Aveline confiait à La Provence l’importance du dialogue interreligieux. À la tête de l’Église de France depuis le 1er juillet, le Marseillais évoquait aussi son rôle de président de la Conférence des évêques de France (CEF) et la question de la « gestion des scandales sexuels », l’un des axes forts de son mandat. Mais à la suite de la parution de l’enquête menée par Paris Match, le voilà contraint de se justifier, ce jeudi matin, sur le site du diocèse au sujet de trois dossiers d’abus sexuels dont les faits se seraient déroulés à Auriol, au séminaire d’Aix-en-Provence ou encore à Marseille.

Fort de nombreux témoignages, l’hebdomadaire dénonce des plaintes qui dormiraient dans les archives du diocèse et le silence dont feraient preuve le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille depuis 2019 et Xavier Manzano, vicaire général depuis 2020. Ce dernier étant lui-même impliqué, selon le magazine, dans une affaire où il aurait « outrepassé le simple accompagnement spirituel ».

S’il ne dément pas la totalité des faits retracés, le diocèse nuance. On ne peut pas mettre « sur le même plan des faits avérés qui ont été traités et des insinuations non fondées. La lutte contre les abus et les violences sexuelles est trop importante pour se risquer à de telles confusions, insiste-t-il. Évoquer une’ complaisance’ vis-à-vis des violences faites aux plus fragiles et le ‘poids du silence’ qui s’imposerait à Marseille est une mise en cause totalement injustifiée, en particulier vis-à-vis de toutes les personnes engagées dans cette prévention et cette lutte contre les violences sexuelles ».

Cette enquête jette une nouvelle fois l’opprobre sur le système de gouvernance au sein de l’église. Et sur le Marseillais de 66 ans, qui figurait parmi les cardinaux pressentis pour la succession du Pape François.

Dans le même temps, un collectif de fidèles pour la défense de l’église Saint-Maurice (Pont-de-Vivaux) qui dénonce « la liquidation du patrimoine paroissial » et un « système opaque » s’adresse directement au pape Léon XIV demandant la démission du cardinal Jean-Marc Aveline.