Par

Antoine Grotteria

Publié le

20 avr. 2025 à 7h34

Au fond du couloir, une agitation de rentrée des classes. Un couple échange à bâtons rompues sur la beauté d’une paire de lunettes fumées. Les mains plongent dans une boîte à objets. Serre-tête, tenue sombres, cravates, peluches… Autant d’éléments qui évoquent des souvenirs d’écoliers. Avant de parvenir à cette capsule de nostalgie, il vous faudra circuler dans le couloir à l’apparence d’un métro surmonté de lumières blafardes et – pourquoi pas-pénétrer dans les cabines thématiques. Conçu comme un voyage aussi parisien que sud-coréen, le photobooth Aura Film attise la curiosité depuis son ouverture, au 45 rue Sainte-Anne, dans le 1er arrondissement de Paris. Illustration ce samedi 19 avril 2025.

Ambiance métro et laverie

Entre le musée du Louvre et la Bourse, cette artère parsemée d’échoppes de l’Asie de Sud-Est fait office de trajet intuitif pour les touristes. Plusieurs d’entre eux semblent intriguer par le mouvement à l’intérieur d’Aura Film. Une file se forme. Parmi les clients, trois adolescentes. « Ah, mais c’est le truc qu’on voit sur Tiktok ! », explique l’une d’entre elles. La séduction opère. Elles tenteront l’option machine à laver.

Le couloir reproduit l'aspect du métro parisien, avec ses néons.
Le couloir reproduit l’aspect du métro parisien, avec ses néons et ses bancs. (©AG/ actu Paris)

Dans cet immense photomaton, le divertissement purge l’angoisse.

« On adore rigoler et ne pas se prendre au sérieux »

Lila
Une habitante de la région parisienne

Venue avec sa fille, cette quinquénaire habitant en région parisienne jure avec la très grande majorité de jeunes. Un contraste qui la soucie peu. « Je m’en fiche royalement. Je reste encore assez jeune dans mon esprit », affirme-t-elle.

Pour parvenir jusqu’à cet endroit, l’appréciation du cliché personnalisé est requise. Chaque participant, moyennant une somme de 10 euros pour une photo de taille intermédiaire à 12 euros pour un développement maximal, peut choisir son propre accoutrement. Ensuite, il se rend dans l’une des huit cabines thématiques. Au programme, l’ascenseur, la laverie, le métro fish-eye, le métal fish-eye, le baby fish-eye, le yearbook, l’angle rouge ou encore l’angle lavande.

Ambiance salle de classe au fond du photobooth.
Ambiance salle de classe au fond du photobooth. (©AG/ actu Paris)

Ces thématiques ne sont pas le fruit du hasard. Les fondateurs d’Aura Film, Céline et Théo, ont puisé dans la culture sud-coréenne des ressources à articuler avec les singularités parisiennes. « On est allé à Séoul en 2023. Là-bas, il y a des selfies studios à chaque coin de rue. C’est une véritable institution. Bien plus qu’en France », contextualise Céline. Le couple, qui réside dans la capitale, décide d’importer le concept en 2024, à l’issue d’un autre séjour en Corée du Sud.

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Le projet se structure dans une grande rigueur.

« On a mis dix mois pour tout aménager. L’idée, c’est que chaque partie du photobooth soit évocatrice. Nous ne voulons pas de hasard. Même l’ordinateur au fond de la salle a été récupéré quelque part. Il représente la technologie »

Théo
Co-gérant d’Aura Film

« C’est stylé ! On se croirait au collège, quand on était dans la classe », remarque Coralie, une lycéenne de 16 ans.

Et le pari semble fonctionner. « Avec les vacances, on voit beaucoup de monde. On a aussi eu la chance d’avoir des influenceurs qui relaient notre boutique », se réjouit le co-gérant. Très présent sur les réseaux sociaux, Aura Film compte tirer le fil d’une proposition qui pourrait séduire au-delà de la jeunesse. Car, prévient Céline, « il y a aussi des familles et des enfants qui viennent. C’est universel ! ».

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