«Johanna Rolland continue de s’aligner sur les positions antirépublicaines de La France insoumise», tacle le candidat Les Républicains aux municipales de 2026, Foulques Chombart de Lauwe. Une consternation partagée chez Horizons et au Rassemblement national.
La décision a fait bondir la droite locale. Pour célébrer la reconnaissance par la France de l’État de Palestine, prévue lundi 22 septembre, Johanna Rolland, maire de Nantes et numéro 2 du Parti socialiste, a annoncé, mardi 16 septembre, son intention de pavoiser d’un drapeau palestinien l’hôtel de ville de la cité des ducs. À l’instar du maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin (LFI), l’élue fait partie de la poignée d’édiles qui ont répondu à l’appel du premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. Au prix d’une vive contestation de son opposition municipale.
«Une mairie n’est pas le lieu de manifestations militantes, elle doit rester au-dessus des divisions et être source d’unité entre les habitants», fustige, Foulques Chombart de Lauwe, le nouveau champion de la droite nantaise. «Comme Olivier Faure, Johanna Rolland continue de s’aligner sur les positions antirépublicaines de La France insoumise», ajoute l’élu, dans un communiqué diffusé mercredi. Foulques Chombart de Lauwe s’indigne du manquement annoncé au principe de neutralité des services publics, un principe rappelé notamment en juin dernier, lorsque le préfet de Seine-Saint-Denis avait demandé à Mathieu Hanotin de retirer le drapeau de la Palestine de la façade de son hôtel de ville. «Johanna Rolland ne manque jamais une occasion de rappeler à tous l’importance de l’État de droit, sauf quand il s’agit de se l’appliquer à elle-même», observe encore le conseiller municipal, candidat Les Républicains aux municipales.
«Clientélisme» et «communautarisme»
Délégué du parti Horizons en Loire-Atlantique et élu à Nantes, Guillaume Richard se scandalise également du parti pris de la mairie de Nantes. «Au lieu de calmer les foules et de s’engager pour enrayer l’antisémitisme qui gangrène notre pays, Johanna Rolland prend une décision à l’image de sa politique : du court terme, du clientélisme, du communautarisme», a dénombré l’élu en regrettant «une dérive grave du rôle municipal». La consternation était aussi de mise au Rassemblement national. «Non, Johanna Rolland, vous n’avez aucun mandat du peuple pour hisser sur une maison de la République le drapeau d’un État dirigé par les terroristes du Hamas. Vous êtes prête à toutes les souillures pour racoler des voix», a tancé Bryan Pecqueur, délégué départemental adjoint du parti à la flamme.
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Les avis étaient toutefois plus partagés chez les opposants centristes. Ex-députée Renaissance, la conseillère municipale Valérie Oppelt a sobrement indiqué sur ses réseaux sociaux s’opposer à «un acte politique qui bafoue la neutralité du service public», arguant que «la France a besoin d’apaisement». Son camarade au sein du conseil municipal, Mounir Belhamiti, président départemental de Renaissance, a en revanche salué l’initiative des mairies qui hisseront le drapeau palestinien en soutien à l’«acte historique» de la reconnaissance par la France de l’État de Palestine.
La cause palestinienne et son drapeau ont déjà provoqué quelques péripéties, à Nantes, au printemps 2024, avec l’affaire du grand escalier de la butte Sainte-Anne repeint aux couleurs de la Palestine. La mairie avait demandé de ne pas nettoyer l’ouvrage, en soutien à l’appel au cessez-le-feu. Finalement recouvert en partie par un drapeau israélien puis par des symboles nazis, le grand escalier avait été nettoyé fin avril 2024. Quelques mois plus tôt, en octobre 2023, la mairie de Nantes avait également octroyé une subvention à une association qui refusait de qualifier les attaques du 7 octobre de «terroristes».