Alors que la France s’écharpe sur la future « taxe Zucman », cet été plusieurs pays européens ont eux aussi remis sur la table la question de l’imposition des plus riches. Entre volonté de maintenir, de renforcer et d’abandonner ces prélèvements, le débat agite au-delà des frontières de l’hexagone.
En toile de fond, une même préoccupation : comment financer les budgets publics tout en évitant l’exil fiscal des grandes fortunes.
Un débat au cœur des élections norvégiennes
En Norvège, la taxation des patrimoines a été un sujet central des législatives de septembre. Les travaillistes, qui ont remporté le scrutin, souhaitent maintenir cet impôt.
Actuellement, une taxe de 1 % s’applique dès 150.000 euros d’actifs, et grimpe à 1,1 % au-delà de 1,7 million d’euros. Mais la crainte d’une fuite des plus grosses fortunes vers l’étranger, comme en France lors de la suppression de l’ISF, a animé le débat ces derniers mois.
Un nouvel impôt sur les super-riches britanniques
Du côté de Londres, on discute d’une taxe visant les grandes fortunes. Les promoteurs de cette taxe, parmi lesquels des Ong, des économistes mais aussi des anciens responsables politiques du parti travailliste, proposent de taxer à hauteur de 2 % les patrimoines dépassant les 10 millions de livres (environ 11,5 millions d’euros).
Un autre sujet sensible concerne ceux que les Britanniques appellent les « non-dom », ces résidents non permanents qui bénéficiaient autrefois d’un régime fiscal privilégié, et qui, selon certaines analyses controversées, auraient massivement quitté le pays après la remise en cause de celui-ci.
Plus d’articles économieTaxer les héritages suisses pour financer la transition climatique
Le 30 novembre prochain, les Suisses seront invités à voter sur une initiative des Jeunes socialistes pour créer un impôt de 50 % sur les héritages de plus de 50 millions de francs suisses (soit environ 53,5 millions d’euros). L’objectif étant d’utiliser ces prélèvements pour financer la transition climatique.
Le pays impose par ailleurs d’ores et déjà les patrimoines au niveau cantonal. Les taux et seuils varient en fonction des régions. La Suisse avait introduit son impôt sur la fortune dès 1840.