Dominé le week-end dernier sur le fil en play-off par le Suédois Alex Noren au PGA Championship, l’un des plus gros tournois du circuit européen, le Haut-Savoyard respire la grande forme. Confirmation attendue à Saint-Nom-la-Bretèche cette semaine.
À Saint-Nom-La-Bretèche,
Lors du Masters 2024, Adrien Saddier avait suivi avec beaucoup d’enthousiasme les entraînements de Matthieu Pavon lors de son baptême à Augusta. Disputer le tournoi le plus fermé de la planète n’était alors qu’un doux rêve pour le Haut-Savoyard. Changement de décor en septembre 2025. En terminant 2e à Wentworth le week-end dernier, le désormais 78e mondial, vainqueur en juin de l’Open d’Italie, son premier sacre sur le circuit européen, peut désormais rêver de top 50. Ce qui lui ouvrirait notamment les portes d’Augusta en 2026. «Le top 50, c’est assez clair comme nouvel objectif parce que pendant les sept prochains mois, je n’ai pas de points à défendre, donc toutes les bonnes performances vont me faire grimper», a-t-il assuré tout souriant, mercredi devant la presse.
En attendant, le joueur de 33 ans a quasiment son billet en poche pour évoluer sur le PGA Tour la saison prochaine. «On a déjà un petit peu parlé avec mon agent du calendrier de la saison prochaine. J’ai déjà un petit peu demandé conseil à Victor (Perez), Antoine (Rozner) et Mathieu (Pavon). Ce sont des petits conseils qui m’aident déjà à un peu préparer la saison suivante. Je ne vais pas m’installer là-bas la première année. Ce sera beaucoup d’allers-retours. Pour le moment, c’est encore assez vague. Matthieu a eu le bon goût de gagner tout de suite, donc ça change les projets forcément.»
Je pense que c’est tout ce que j’ai mis en place ces trois dernières saisons qui font que j’arrive à bien performer cette saison avec beaucoup de gros résultats
Adrien Saddier
Et d’ajouter : «Il faudra voir l’an prochain, si déjà j’arrive à garder ma carte et si j’arrive à trouver un lieu qui me plaît, parce que je suis un peu dur à bouger de mes montagnes (il évolue depuis des années au golf d’Esery, NDLR). Matthieu m’a déjà ouvert la porte de sa chambre d’amis, donc je me ferai déjà une idée quand j’irai m’entraîner chez lui. Chaque semaine sera une nouvelle découverte. Sur le PGA Tour j’ai l’impression que je serais Martin Couvra cette année sur le Tour européen. Ça va changer un peu de la monotonie du circuit européen. Tous les parcours seront plus durs, comme me l’ont soufflé Niklas Nørgaard ou Thriston Lawrence. Ce sera une chouette expérience. Il faut en profiter.»
Interrogé sur les raisons de ses vendanges tardives, Adrien Saddier, qui a oscillé durant des années entre la deuxième division continentale et l’élite, éclaire : «C’est un ensemble de choses que j’ai mis en place les trois dernières saisons avec toute mon équipe, que ce soit avec Benoît Ducoulombier, mon coach, David (Baudrier), mon coach physique, ou Makis (Chamalidis), mon préparateur mental. J’ai essayé de vraiment me remettre en question, de savoir pourquoi je n’étais pas à la place que je voulais, et on a défini des nouveaux axes. On s’y est tenu pendant les deux dernières années, et chaque année, je voyais des améliorations. Je pense que c’est tout ce que j’ai mis en place ces trois dernières saisons qui font que j’arrive à bien performer cette saison avec beaucoup de gros résultats.»
J’ai un peu l’impression d’avoir pris la place de Mathieu (Pavon) l’an dernier, c’est excitant aussi à vivre. Je pense que c’est un bon moment pour jouer à l’Open de France
Adrien Saddier
Le nouveau leader du golf tricolore s’amuse de sa nouvelle notoriété, lui qui a déjà pris «deux ou trois mille followers sur Instagram», reçu pas loin de 500 messages sur les réseaux sociaux et 200 sur sa messagerie privée, va tester sa nouvelle popularité ce jeudi à 13h35 quand il s’élancera pour son premier tour de l’Open de France en compagnie de Thomas Detry et Ryan Fox : «J’ai un peu l’impression d’avoir pris la place de Mathieu (Pavon) l’an dernier, c’est excitant aussi à vivre. Je pense que c’est un bon moment pour jouer à l’Open de France. Tous les objectifs sont déjà remplis, donc maintenant, les semaines qui vont arriver vont être du pur bonus et je vais être un peu plus détaché de la pression. J’ai juste à profiter des semaines qui arrivent et à me préparer pour la saison suivante.»
Habitué comme tous les meilleurs Français au golf national, le Haut-Savoyard découvre à cette occasion le parcours de Saint-Nom-la-Bretèche. «C’est un super parcours, très franchement agréable à jouer, et je pense qu’il va bien se défendre.» Avec la ferme intention de jouer encore les premiers rôles cette semaine.