Le présentateur de la matinale de France Culture a été forcé de présenter ses excuses après un éditorial intitulé « Je suis Charlie Kirk », diffusé le 12 septembre. Guillaume Erner estimait qu' »il y avait désormais au moins deux Charlie: le +Je suis Charlie+ de Charlie Hebdo et puis +Je suis Charlie+ de Charlie Kirk ».
Tout en admettant de nombreuses « différences » entre l’influenceur trumpiste assassiné le 10 septembre et l’hebdomadaire satirique décimé par une attaque jihadiste le 7 janvier 2015, le journaliste affirmait que Charlie Kirk n’avait « enfreint aucune loi américaine et était ouvert au dialogue ».
« Et la parole, aussi dure soit-elle, n’est pas la violence. Il n’est pas possible d’être Charlie uniquement pour son Charlie à soi, autrement dit pour son opinion », ajoutait-il.
« Le vrai Charlie se bat pour l’opinion de l’autre et désormais le +je suis Charlie+ doit se conjuguer au pluriel ou bien se taire à jamais ».
Dans un communiqué non daté et obtenu jeudi par l’AFP, la Société des journalistes de France Culture a dénoncé un « billet du malaise et de la confusion ».
« En occultant l’extrême violence verbale de Kirk, qui contribue à mettre en danger des minorités déjà vulnérables, ce billet tend à ériger l’influenceur en symbole de la liberté d’expression », estime la SDJ, qui redoute que cette prise de position jette « le discrédit et le soupçon sur l’ensemble de notre chaîne » dans un contexte « d’attaques répétées » contre l’audiovisuel public. Adulé par les conservateurs autant qu’honni par les progressistes, Charlie Kirk s’opposait à l’avortement et à la reconnaissance de droits aux personnes LGBT, défendait la théorie conspirationniste du grand remplacement et clamait que l’islam était un danger pour les Etats-Unis.
Contacté par l’AFP, Guillaume Erner n’a pas donné suite. Mais dans un entretien avec la médiatrice de Radio France qui sera diffusé vendredi, l’animateur, par ailleurs ex-collaborateur de Charlie Hebdo, fait son mea culpa.
« Si les réactions sont celles-là (…) c’est que je me suis planté, c’était une erreur ce papier et je le regrette », dit-il, expliquant avoir tenté « une mise en contexte » et assurant que ce billet, dont le titre a été modifié sur le site, n’engageait que lui.
« Je comprends que certaines personnes puissent imaginer que c’est l’opinion de la station, or la station, elle, n’a pas d’opinion », affirme-t-il.