La mobilisation des pharmaciens a été très suivie ce jeudi après-midi à Nice. Sur les 420 officines que comptent les Alpes-Maritimes, 98% avaient baissé le rideau.
Une mobilisation inédite pour dénoncer un arrêté ministériel publié en août qui transfère 10% de leurs marges à l’industrie pharmaceutique. Et qui, selon les pharmaciens, menace un tiers de leurs commerces en France dans les deux prochaines années, particulièrement en zones rurales.
« Dans certaines communes, la pharmacie est souvent le dernier lieu de santé, met en avant Raphaël Gigliotti, président du syndicat des pharmaciens dans les Alpes-Maritimes. Et le gouvernement privilégie l’industrie pharmaceutique à la prévention et à la santé de proximité que représentent les pharmaciens. C’est inacceptable. Nous sommes d’ailleurs soutenus par les élus locaux qui ont compris depuis longtemps la problématique. »
« Beaucoup de petites pharmacies fermeront »
Dylan Meiffret / Nice Matin.
À Nice, entre 400 et 500 professionnels ont manifesté leur colère entre la gare du Sud et la place Garibaldi. Gilets, casquettes et fumigènes verts, les pharmaciens ne voulaient pas passer inaperçus alors que la date de leur mobilisation était prévue de longue date, « bien avant celle de l’intersyndicale » ont-ils insisté.
« Santé menacée », « Qui vous soignera quand on aura fermé? », « Une pharmacie négligée ce sont des patients en danger », « Les ruptures on sature », « L’État veut fermer ma pharmacie »: les slogans résumaient la colère de la profession. À l’image de Magdalena de la pharmacie La Salamandre, à Nice: « Nous avons peu de parapharmacie et 90% de notre activité, ce sont les ordonnances. Alors on est très inquiets pour la suite. Beaucoup de petites pharmacies, dont la mienne, fermeront d’ici un ou deux ans si rien ne change. »
Les kinés en colère se sont joints au mouvement
Dylan Meiffret / Nice Matin.
Dans les rangs du cortège, il y avait aussi des kinésithérapeutes libéraux. À l’appel du principal syndicat de leur profession, certains ont fermé leur cabinet pour rejoindre la mobilisation des pharmaciens. Ils dénoncent le report d’une petite revalorisation de leurs tarifs initialement prévue en juillet.