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Lisa Rodrigues

Publié le

18 sept. 2025 à 16h36

La mobilisation pour la journée du 18 septembre a été suivie à Grenoble. L’intersyndicale iséroise a annoncé une manifestation déclarée au départ du croisement avenue Alsace-Lorraine et cours Jean-Jaurès, avant de rejoindre les boulevards (Maréchal-Foch et Gambetta) pour terminer sur la place Verdun en passant par la rue Lesdiguières.

Le cortège s’est élancé vers 10h30 dans une ambiance bon enfant. Les représentants de l’intersyndicale ont annoncé 15 000 participants pour cette journée, contre 9 500 selon la préfecture.

Une réussite pour les syndicats

Sur le boulevard Maréchal-Foch, ces membres d’un des syndicats organisateurs évoquent plutôt le chiffre de 30 000 personnes. « Au départ, il y avait moins de monde, mais beaucoup sont venus se rajouter en cours de route », assurent-ils à la rédaction.

Le cortège du 18 septembre à Grenoble a emprunté un itinéraire déclaré, passant par les boulevards avant de rejoindre la place Verdun.
Le cortège du 18 septembre à Grenoble a emprunté un itinéraire déclaré, passant par les boulevards avant de rejoindre la place Verdun. (©Lisa Rodrigues / actu Grenoble)

Mais tous s’accordent sur un point : la manifestation du 18 septembre est une réussite. « On va arriver sur 20 000 personnes mobilisées sur le département en fin de journée, c’est une bonne chose », insiste Nicolas Benoît, secrétaire départemental de la CGT.

Les gens font encore la démonstration, qu’en plus du 10 septembre, il y a une puissante manifestation sur Grenoble. Ils font la démonstration qu’ils sont aujourd’hui toujours en colère.

Nicolas Benoît
Secrétaire départemental de la CGT

« On est là pour faire entendre nos voix »

Cette colère, on la retrouve chez Robin, 36 ans. « On a le sentiment de se faire broyer depuis des années, avec une concentration des richesses toujours plus importante. » S’il est venu manifester, c’est aussi « pour contester le chantage à la dette » et « la politique d’austérité » qui l’accompagne. En tant qu’artiste, il déplore également une diminution des moyens « dans le secteur culturel, alors que cela devrait être de l’ordre du service public ».

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Un peu plus loin, Céline, 45 ans, éducatrice spécialisée, et Audrey, enseignante de 50 ans, sont, elles aussi, venues manifester. « On montre qu’on veut des choix politiques différents, plus sociaux et dans la solidarité, explique Audrey. Il y a nos revendications professionnelles, mais le mouvement est très large et rassemble des gens de pleins de professions différentes. »

« On est là pour faire entendre nos voix. On n’est pas trop écoutés par les urnes, donc il faut bien montrer son investissement d’une autre façon », abonde Céline. 

Marylou, 27 ans, est chargée de communication. « C’est une indignation ce qui se passe dans notre pays aujourd’hui, clame Marylou, 27 ans, chargée de communication. Je suis maman de deux enfants et j’ai sérieusement peur pour leur avenir. Et j’en ai marre d’avoir peur« . Elle espère « un avenir plus juste, même si l’espoir, il n’est plus trop là. Mais on continue à marcher pour tous ces gens qui sont à leur fenêtre et qui nous applaudisse. »

Aucun incident à signaler

La manifestation s’est déroulée dans le calme et sous surveillance des forces de l’ordre qui, comme pour le 10 septembre, étaient mobilisées en nombre par la préfecture de l’Isère. Aucun incident ou interpellation n’a été recensé par les autorités.

@actufrgrenoble

📢 L’appel à la grève et à manifester jeudi 18 septembre, lancé par l’intersyndicale, a été suivi à Grenoble 15 000 personnes se sont rassemblées, selon les organisateurs ✊️ #actu #foryou #pourtoii #18septembre #strike

♬ Patriotism – Celebrity

En tout début de journée, trois lycées grenoblois – Stendhal, Argouges et le lycée international – ont vu une opération de blocage et de filtrage se mettre en place, avant qu’une partie des lycéens ne rejoignent le cortège.

Trois manifestations sur une journée

Deux autres manifestations, en plus de celle de l’intersyndicale, étaient au programme à Grenoble ce jeudi.

En début d’après-midi, le mouvement « Bloquons tout » a appelé à un rassemblement au parc Paul-Mistral. Une partie des manifestants a ensuite occupé la Bobine, ancien lieu culturel récemment fermé pour raisons financières.

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La journée de mobilisation doit se terminer avec un cortège de pharmaciens, dénonçant notamment un arrêté gouvernemental réduisant leurs marges.

« Cette révolte ne va pas s’arrêter »

Forcément, se pose la question de l’après-18 septembre : la mobilisation va-t-elle continuer ? « Difficile de le savoir, estime Robin. En tout cas, on est de plus en plus nombreux à être indignés et révoltés. Cette révolte ne va pas s’arrêter tant qu’il n’y aura pas de mesures concrètes. »

« J’avoue, je n’ai pas le temps en temps que jeune maman. Mais tant qu’il y aura des gens dans la rue, on continuera à les soutenir, même si on a moins le temps, même si ça a un impact sur nos salaires, affirme Marylou. Parce qu’on n’est pas d’accord avec ce qu’il se passe. »

Du côté de l’intersyndicale iséroise, elle doit se réunir vendredi 19 septembre « pour regarder comment on mène les suites dans la durée, souffle Nicolas Benoît. On va mettre ce budget sous surveillance populaire et des travailleurs. On veut des actes sur les salaires, sur les pensions et les services publics. »

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