Après la tempête médiatique qui a entouré
la polémique à Spa
et le boycott qui a suivi,
Amir
a accepté de se confier au Parisien et de
livrer un témoignage à la fois poignant et lucide
sur ce qu’il a traversé. Le chanteur revient d’abord sur
l’offensive lancée contre lui : “Le boycott artistique est
un acte lâche, insensé, qui va à l’encontre du
pluralisme, la définition même de l’art pour moi. D’autant plus
aberrant que les arguments n’ont rien à voir avec ce que je fais en
tant qu’artiste, mais avec ma personne, mon passé, mon
histoire”.

Pour appuyer son propos, il établit une comparaison historique
lourde de sens : “Ça m’a rappelé des heures sombres. Le nageur
Alfred Nakache que j’ai joué sur scène a été interdit de
Championnat de France avant d’être déporté quelques semaines plus
tard”. Mais au-delà du principe, c’est l’effet concret sur sa
vie privée qui l’a le plus affecté. “À la
sécurité de mes enfants par-dessus tout. Je commence à m’inquiéter
pour eux, leur sécurité, puis la mienne, quand je vois l’envergure
que ça prend”, confie-t-il.

Amir se confie l’impact de son boycott sur ses enfants

Entre messages virulents d’anonymes, réactions de politiques et
prises de position publiques d’artistes, le
chanteur Amir
décrit une pluie d’insultes et de
menaces
qui a envahi son téléphone et son quotidien.
“On m’envoie toutes les deux minutes des messages d’un ministre
qui réagit ou d’artistes solidaires de ce boycott, je me prends des
seaux de menaces et d’insultes.”. Comment protéger les
siens dans ces conditions ?

Le chanteur admet la difficulté : “Comment je fais pour en
parler à mes enfants sans qu’ils ressentent ce qui se passe et en
même temps sans leur mentir ?” Sa réponse, simple et
déchirante, illustre la mesure des dégâts psychologiques : “Il
a fallu que j’invente une histoire sur des gens qui
n’aiment pas trop comment papa
chante”. 

Le chanteur souhaite simplement faire
son métier

Une pirouette narrative pour préserver l’insouciance des plus
jeunes face à une actualité toxique. Malgré la colère et la peur,

l’artiste Amir
ne se contente pas d’un constat. Il réaffirme
son attachement à la liberté artistique et au pluralisme culturel,
et son refus de voir sa carrière réduite à une controverse qui,
selon lui, le vise plus en tant qu’homme que comme artiste. Le
chanteur dit vouloir “continuer à faire son
métier”
mais également veiller, désormais en
priorité, à l’équilibre familial.

Entre indignation publique et stratégies privées pour protéger
ses enfants, le témoignage d’Amir éclaire une réalité contemporaine
: l’onde de choc d’un tollé médiatique ne touche pas seulement la
carrière d’un artiste, elle bouscule toute sa vie familiale.