Le nombre de centres de soins non programmés (CNSP) a explosé depuis 2022. Combien sont-ils exactement ? Environ 300, mais il n’existe pas de décompte précis. Ils ne sont encore régis par aucun statut spécifique et sont déclarés comme cabinet médical généraliste. Depuis 2019, aucune des tentatives des parlementaires pour encadrer ces centres n’a abouti.

S’ils répondent clairement à une demande de la population, il est souvent reproché aux CNSP de désorganiser l’offre de soins locale, étant donné que les médecins issus de ces centres ne sont médecins traitants que pour très peu de patients. Le modèle ne favorise pas le suivi à long terme, ni la prise en compte de la globalité de la santé du patient. Le taux de reconsultation dans les 48 heures serait également bien plus élevé que dans des cabinets classiques. Et la présence d’un CNSP pourrait être un repoussoir pour l’installation de « vrais » médecins traitants.

« C’est la jungle »

Une fédération française des centres de soins non programmés existe mais ne compte qu’une soixantaine d’adhérents : « Parce qu’on en refuse tous les jours, affirme son vice-président Xavier Poble. L’ancien chez des urgences du CHU de Saint-Etienne a créé son propre centre en 2018 et défend un modèle « de prise en charge des soins aigus. Avec un vrai plateau technique et de la biologie ». Et pas des consultations simples et à la chaîne dans des cabinets de médecine générale à horaires élargis. « Nous souhaitons qu’il y ait une régulation, un cahier des charges et des obligations, dit-il. Actuellement, c’est la jungle et beaucoup se lancent avec un objectif purement financier. »

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CMSI France (Centre médical de soins immédiats), qui compte une vingtaine de centres, dont quatre dans l’Ouest, fonctionne ainsi comme une franchise. Les grands groupes d’hôpitaux privés, comme Ramsay et Elsan, mettent également en place de façon plus ou moins affichée, des centres de soins non programmés. Soit clairement adossés à un de leurs établissements, soit en partenariat officieux mais privilégié. Certains hôpitaux publics ont également déployé des centres accueillant des médecins libéraux dans leurs locaux, en amont des urgences.

L’accès aux soins pour tous est un problème criant, et le manque de médecins traitants une réalité qui ne va pas s’améliorer avant 2030. La majorité des CSNP actuels ne sont qu’une réponse imparfaite.