Mis à part sa jambe qui le trahit, nécessitant des rendez-vous chez le kiné, Stéfan Lewandowski se porte comme un charme. Assis dans le canapé de son coquet pavillon de la banlieue nancéienne, ce nonagénaire a un débit constant quand il évoque des souvenirs d’une précision chirurgicale. Un témoin d’époque qui répond volontiers aux sollicitations des écoles.

Quand est né son esprit révolté ? Résistant rescapé des camps, Stéfan Lewandowski fixe le décor et son acte I, à ses 14 ans, en 1939.

Insubordination et étoiles brodées

« On m’appelait le Polak. Ça, c’est avant l’obtention du certificat d’études. » Et le titre de meilleur candidat du canton et donc de l’école Saint-Jean de Pont-à-Mousson. Fini le surnom. À 14 ans, le fils du réfugié polonais du 3 rue de la cité à Pont-à-Mousson est reconnu, porte un nom, le sien.

La guerre vient à peine…