Par

Sophie Vincelot

Publié le

19 sept. 2025 à 18h28

On l’avait presque oublié. Il reste pourtant toujours tapi dans l’ombre, prêt à ressurgir. On parle bien évidemment du Covid-19, qui a fait son grand retour juste avant la rentrée scolaire. Et depuis plusieurs semaines, les cas se multiplient. 

Début septembre, les données de Santé publique France, qui concernent la dernière semaine d’août, ont fait état d’une augmentation du nombre de passages aux urgences, notamment en raison d’une suspicion d’infection au Covid-19. On comptait +20% de passages chez les moins de 15 ans et +12% chez les 5-74 ans, sur une semaine. 

Plus récemment, le dernier bulletin de surveillance épidémiologique du réseau Sentinelles a dévoilé un taux d’incidence en hausse sur la semaine du 8 au 14 septembre 2025, en France hexagonale.

« La semaine dernière, le taux d’incidence des cas de Covid-19 vus en médecine générale parmi les patients consultant pour une IRA [infection respiratoire aigüe, ndlr] a été estimé à 39 cas pour 100 000 habitants, soit 26 053 nouveaux cas », note la plateforme de surveillance épidémiologique et de recherche en médecine générale. 

Des niveaux inférieurs à l’année dernière ? 

Une progression qui devrait se poursuivre « à un rythme exponentiel« , révèle Antoine Flahault, professeur de santé publique à l’université de Genève, contacté par actu.fr. Certains territoires, comme la Normandie, connaissent d’ailleurs un « début de nouvelle vague épidémique », souligne Santé publique France

Cette reprise ne devrait toutefois pas atteindre les mêmes niveaux que les années précédentes, même s’il est toujours difficile d’anticiper l’intensité d’une épidémie de Covid-19.

Les niveaux de circulation du Covid restent à ce jour inférieurs à ceux des pics recensés l’an dernier et sont sans commune mesure avec ceux des premières vagues de la pandémie.

Antoine Flahault
Professeur de santé publique à l’université de Genève

De quoi rassurer les plus anxieux, même si les risques de complications, certes rares, sont toujours présents. Avec le variant XFG, actuellement en circulation en Amérique du Nord et en Europe, « les complications sévères […] peuvent survenir chez les personnes dont l’immunité est défaillante », signale Antoine Flahault. Vigilance donc pour les patients âgés, les nourrissons, les femmes enceintes, ainsi que les personnes immunodéprimées. 

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Un nouveau variant

Toutefois, comment expliquer ce regain ? Le variant XFG, nouvelle souche issue d’Omicron, « est si contagieux qu’il se propage dans le monde même au cœur de l’été », ajoute le directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de l’université de Genève. A priori, les symptômes rapportés ne sont pas différents de ceux que l’on a connu jusqu’ici. 

Si les variants du SARS-CoV-2, le virus responsable du Covid, continuent d’être virulents, leur contagion est également favorisée par la saisonnalité. La rentrée scolaire reste une période propice à la propagation de virus respiratoires, notamment dans les écoles et les crèches. Les enfants peuvent s’attarder plusieurs heures dans des lieux confinés, parfois bondés et mal ventilés. Les enfants rapportent ensuite « ces virus dans leur famille et le virus circule rapidement dans toute la communauté ».

Il semble que l’on se dirige vers une vague qui aura démarré à la fin de l’été et qui pourrait se poursuivre durant tout l’automne jusqu’au début de l’hiver. Ensuite, cette vague s’éteindra d’elle-même, mais il n’est pas possible de prédire quand la suivante lui succèdera.

Antoine Flahault
Professeur de santé publique à l’université de Genève

Faut-il à nouveau se faire vacciner ? 

À noter que cette recrudescence intervient plus d’un mois avant la campagne vaccinale, qui commencera le 14 octobre (hors Mayotte) pour le Covid et la grippe. Une date trop tardive selon certains spécialistes, qui appellent à revoir le calendrier. 

Car même si les vaccins et leurs rappels n’ont pas permis d’éliminer le virus, ils restent tout de même « efficaces grâce à l’immunité acquise par la population ». « On ne voit plus cet engorgement hospitalier et ces excès de mortalité dans la population générale », détaille Antoine Flahault. 

En attendant, ce calendrier commun avec la grippe pourra toutefois convaincre les plus fragiles d’obtenir une injection. Il est également conseillé de reprendre le port du masque FFP2, si l’on se trouve dans des intérieurs mal ventilés. Un geste simple, qui permet de réduire considérablement les risques de transmission. 

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