SERGE TENANI / Hans Lucas via AFP
Le couple formé par Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal se trouve parmi les signataires de cette lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron avant le sommet onusien de lundi.
INTERNATIONAL – « À ce prix, et à ce prix seulement ». Lundi prochain, le président français Emmanuel Macron reconnaîtra officiellement la Palestine au nom de la France lors d’un sommet des Nations unies à New York. Mais avant l’Assemblée générale de l’ONU, des artistes et des représentants de la communauté juive française interpellent le chef de l’État.
La raison ? Que la reconnaissance d’un État palestinien par Emmanuel Macron ne se fasse pas sans deux conditions essentielles à leurs yeux. Dans une lettre ouverte publiée dans les colonnes du Figaro ce vendredi 19 septembre, ils lui demandent de conditionner cette reconnaissance « à la libération des otages et au démantèlement du Hamas ». Ils demandent surtout que « cette reconnaissance ne prenne effet qu’après » ces deux conditions. Sinon elle « n’aidera ni les civils palestiniens ni à la libération des otages », estiment les signataires qui appellent « de toutes (leurs) forces à la paix au Proche-Orient ».
« C’est à ce prix, et à ce prix seulement, que ce geste peut contribuer à la paix. Ce serait sinon une capitulation morale face au terrorisme », affirme cette lettre signée par plusieurs artistes tels que l’acteur Yvan Attal, l’actrice Charlotte Gainsbourg, les comédiens Michel Boujenah et Philippe Torreton, l’animateur Arthur ou le dessinateur Joann Sfar.
Sont aussi signataires de cette lettre ouverte le président du Crif Yonathan Arfi, le président du Consistoire central Elie Korchia, le Grand rabbin de France Haïm Korsia et le président du FSJU (Fonds social juif unifié) Ariel Goldmann. Parmi les autres noms liés à cette demande, on retrouve également les philosophes Bernard-Henri Lévy et Raphaël Enthoven ou l’économiste Alain Minc.
Conditions sine qua non
Pourtant, cette demande correspond − en partie − aux « conditions préalables » encore rappelées ce vendredi par l’Élysée avant le sommet de New York. Pour reconnaître officiellement la Palestine, la France a conditionné ce geste en plusieurs points. Parmi eux, une réforme des programmes scolaires, l’abrogation des prisonniers et une réforme politique qui doit permettre d’organiser de nouvelles élections présidentielles et législatives dans un an. Mais surtout la stabilisation et la sécurisation du territoire de Gaza, le redéploiement de l’Autorité palestinienne. Sans oublier la condition du désarmement complet du Hamas avec une vision de la Palestine où le Hamas n’a pas sa place.
Vendredi, l’Élysée a également rappelé que le président français a « toujours insisté sur le préalable » de la libération des otages du Hamas dans la bande de Gaza. Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas en Israël, 47 sont encore retenues à Gaza dont 25 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.
Plus tôt dans la semaine, la « déclaration de New York » avait été adoptée par 142 voix pour, 10 contre et 12 abstentions. Ce texte adopté par les pays membres de l’ONU et en faveur d’une solution à deux États rappelait également l’impératif de la libération des otages et excluait sans équivoque le Hamas de l’équation. De son côté, Emmanuel Macron estime que seule la reconnaissance de la Palestine peut isoler le Hamas dans l’enclave palestinienne.