Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, a estimé vendredi qu’il était légitime de solliciter un effort particulier des contribuables les plus fortunés dans le cadre du budget 2026. L’objectif : participer au redressement des finances publiques et réduire le déficit public, avec une cible fixée à 3 % maximum du PIB en 2029.

Invité de Public Sénat, dans une émission enregistrée avant l’annonce de son départ programmé de la Cour des comptes d’ici la fin de l’année, Pierre Moscovici a rappelé que « sans arrêt augmenter les impôts, ce n’est pas la solution », soulignant le niveau déjà très élevé de la fiscalité en France. « Quantitativement, c’est plutôt vers les économies en dépenses qu’il faut se tourner ».

Un « sentiment d’inégalité croissante, d’injustice »

Il a cependant ajouté qu’une contribution des plus riches ne pouvait être exclue, notamment pour répondre à un « sentiment d’injustice » ressenti par une partie de la population.

« Mettons que je sois immensément riche : qu’est-ce que ça me coûterait au fond de me dire : je paie un peu pour mon pays ? Si on vous dit 1 ou 2 %, c’est un peu, non ? », a-t-il lancé.

Plus d’articles économieChacun doit mettre « la main à la poche »

Cette prise de position intervient alors que les socialistes défendent la mise en place d’une « taxe Zucman », du nom de l’économiste Gabriel Zucman. Cette mesure, incluse dans le projet de budget 2026, prévoit une taxe annuelle de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros. Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, espère faire adopter ce budget sans censure des oppositions.

Pierre Moscovici a précisé que, « dans un moment où on demande à tous les Français de mettre la main à la poche, à tous les Français de faire un effort, il faut que les plus riches contribuent aussi. »