Il y a des Saint-Valentin dont on se souvient plus que d’autres. Celle de cette année aura marqué le point de départ du démantèlement d’un « point de deal historique » du sud de la Loire, selon les mots d’Yves Cellier, directeur interdépartemental de la police nationale de la Loire.

C’est le 14 février qu’une équipe de la BAC (Brigade anticriminalité) a constaté des allées et venues chemin de Sous-Paulat à Firminy et que la surveillance du secteur a commencé.

80 transactions quotidiennes sur un point de deal ouvert de 10 heures à minuit

Les opérations de « harcèlement » et d’« investigations » dureront plusieurs mois et s’appuieront, notamment, sur une surveillance discrète par drones dont est équipée la police de la Loire depuis quelques mois.

Le dossier a rapidement été repris par la brigade des stupéfiants de la Loire et l’Unité d’investigation nationale, qui dépend de la Direction nationale de la police judiciaire.

C’était un trafic de grande ampleur, avec une trentaine de vendeurs, qui était en place depuis plusieurs années dans ce quartier résidentiel de Firminy, bordé par un parc de jeux et d’une école.

Autour de l’immeuble qui longe la petite rue, le point de deal était ouvert chaque jour de 10 heures à minuit et environ 80 transactions avaient lieu quotidiennement, soit un chiffre d’affaires évalué entre 15 000 et 20 000 euros par semaine.

Un fusil à pompe parmi les objets saisis

Lundi, huit personnes, dont le « gérant de ce point de deal » ont été interpellées à Firminy et Saint-Étienne puis placées en garde à vue. Les perquisitions à leurs domiciles respectifs ont permis la saisie de 2,5 kg de résine de cannabis, cent grammes de cocaïne, 8 000 euros en liquide et un fusil à pompe « qui sert à protéger le trafic et parfois à régler des comptes, ce qui n’a heureusement pas été le cas », souligne Yves Cellier.

Un des individus interpellés, un mineur, a été remis en liberté à l’issue de la garde à vue, un autre a fait l’objet d’une convocation par officier de police judiciaire. Les six autres, trois mineurs et trois majeurs, ont été déférés au parquet vendredi après-midi.

Celui de Sous-Paulat « pourrissait » la vie des habitants depuis longtemps, comme le confirme Mohamed qui a déménagé là en 2020 : « Ils s’étaient approprié le quartier, donc c’est une très bonne chose de les voir partir. J’espère juste qu’ils ne reviendront pas, mais j’en doute. »

Yves Cellier se veut rassurant : « Évidemment, quand un commerce fonctionne, on a envie de s’y réinstaller mais la police mène un service après-vente d’occupation du terrain. C’est notre action du quotidien qui va garantir que le point de deal ne reviendra pas ici. »