Posted On 20 septembre 2025

Ca va de pire en pire pour les Verts. Suspendu de son poste de porte-parole du parti cette semaine, Eric Piolle poursuit ce que la journaliste du Dauphiné Eve Moulinier qualifie de « guéguerre entre la cheffe nationale du parti et le maire de Grenoble ».

LA SUSPENSION DE PIOLLE CRÉÉ UNE NOUVELLE ONDE DE CHOC

Motif de la suspension de Piolle : le fait qu’il soit visé par des accusations de montage financier pour garantir à sa 1ère adjointe de l’époque, Elisa Martin (LFI), des versement d’argent public au black. Entendu par les instances internes de son parti, il a refusé de s’exprimer et le conseil de discipline a tranché en conséquence en le suspendant de son porte-parolat. Les Verts l’ont annoncé cette semaine déclenchant une nouvelle onde de choc locale. 

Les affaires des Verts/LFI s’invitent dans la campagne municipale
TONDELIER : PIOLLE ENTACHE « L’IMAGE DU PARTI »…

Interrogée sur France Inter jeudi, la patronne des Verts Marine Tondelier en a remis une couche en expliquant que « on ne peut pas être porte-parole d’un parti et mis en cause dans une affaire parce que cela devient l’image du parti qui est entachée et plus juste la sienne ». En creux elle pose la question de son maintien dans la fonction de Maire de Grenoble, elle aussi entachée par la mise en cause de Piolle. La majorité municipale, tétanisée et lâche comme à son habitude, ne s’est toujours pas exprimé à ce sujet.

… MAIS IL REFUSE TOUJOURS DE S’EXPLIQUER

Elle confirme qu’Eric Piolle « refuse de prendre la parole et de nous expliquer ce qu’il en est ». Pas sûr que la stratégie du mutisme soit la meilleure. Ils ne font que renforcer les soupçons qui pèsent autour du Maire de Grenoble et d’Elisa Martin, alors qu’une pétition citoyenne réclamant que la vérité soit faite avec un traitement du dossier par la justice avant les élections municipales a déjà atteint les 500 signatures en quelques jours. 

Pour TéléGrenoble, les verts ont allumé la machine à perdre
PIOLLE NE VEUT VOIR QU’UN RÈGLEMENT DE COMPTE POLITIQUE

Dans une lettre adressée au bureau politique des Verts, dont se fait l’écho le Dauphiné, il est toujours en roue libre et décidément bien loin de prendre la mesure de ce qui lui est reproché, rejouant la thèse du règlement de compte politique par Marine Tondelier avec qui il est en froid, en décortiquant le calendrier de parution d’articles à propos des faits qui lui sont reprochés. Le problème à ses yeux est qu’on parle du dossier, pas le fond du dossier lui-même.

LA CAMPAGNE SABORDÉE PAR LES VERTS EUX-MÊME

Dans son courrier, il se questionne sur « le but recherché au travers de cette sanction ». Et considère que « disqualifier le premier maire écolo d’une préfecture, et le seul à ce jour à avoir été réélu » (toujours cette humilité qui le caractérise tant), « signifier par cette sanction que je suis un pestiféré pour la direction du parti » n’aide pas la campagne municipale. ? Sur ce point on lui donne raison : les Verts sont en train de saborder seuls comme des grands la campagne des Verts. Les affaires qui rattrapent Piolle font de lui le fossoyeur du parti à Grenoble.

UN « PILIER » DE LA CAMPAGNE MUNICIPALE

« Discréditer depuis Paris un pilier de la campagne à venir est une stratégie pour le moins déroutante » conclut-il. Ce faisant il confirme bien qu’il se considère toujours comme un « pilier » et que les accusations de son adjointe Lucille Lheureux fustigeant son immixtion dans la campagne pour désigner la candidate verte sont bien fondées. Sa candidate Laurence Ruffin sera bel et bien marquée du sceau Piolle, faisant d’elle la récipiendaire du bilan honni.

LE DIVORCE DOULOUREUX DU DUO PIOLLE/LHEUREUX

Cette charge de Lucille Lheureux avait porté un sévère coup aux Verts la semaine dernière. L’adjointe historique, qui avait jusque-là suivi son Maire le doigt sur la couture depuis 12 ans, étrillait la « pression » et « l’intimidation » à son encontre pour imposer sa candidate Laurence Ruffin pour les élections municipales. Auparavant omniprésente, Lucille Lheureux a désormais disparu de l’hôtel de ville, où elle n’a pas participé aux commissions cette semaine en se mettant en arrêt maladie. Le titanic se vide.

Eric Piolle, Lucille Lheureux, Hugo Prevost tout sourire l’an dernier. Le premier est désormais suspendu de son parti car mis en cause par des accusations de montage financier, la deuxième en guerre froid avec lui car refusant de se plier à ses pressions, le troisième a démissionné de son poste de Député car accusé de violences sexistes et sexuelles.
UN ARTICLE EXPLOSIF DE MEDIAPART : « LA SUCCESSION VIRE AU FIASCO »

De quoi faire dire à Médiapart, pourtant marqué très à gauche et ouvertement proche des Verts/LFI, que « la succession de Piolle vire au fiasco ». Dans un article paru hier, le média d’investigation livre des témoignages de proches et de nouveaux éléments particulièrement accablants sur les méthodes du système Piolliste, sur lesquels nous aurons longuement l’occasion de revenir dans les tous prochains jours tant ils sont explosifs.

1500 GRENOBLOIS POUR LE CHANGEMENT HIER AUTOUR D’ALAIN CARIGNON

Ce spectacle des Verts qui pataugent dans la fange est saisissant de contraste quand on le compare à l’immense succès du coup d’envoi du changement donné hier soir par Alain Carignon et le collectif « Réconcilier Grenoble », qui a réuni 1500 personnes pour inaugurer la « Factory du Changement » avenue Alsace-Lorraine. Depuis sa déclaration de candidature avant l’été, la dynamique ne faisait que se renforcer. La mobilisation des Grenoblois hier soir le confirme et marque un nouveau tournant dans la campagne. 

« IL N’Y A JAMAIS EU DE CHANGEMENT DE MAIRE SANS ALTERNANCE »

« À Grenoble, il n’y a jamais eu de changement de maire sans alternance politique » rappelle Eric Piolle dans son courrier. Constat lucide de sa part et cruel présage pour Laurence Ruffin, qui devrait être désignée demain pour être candidate à la tête d’un champ de ruine, d’une majorité en lambeaux. En mars, il y aura changement de maire puisque Piolle ne se représente pas. Et le tour de force d’Alain Carignon et de « Réconcilier Grenoble » hier soir démontre que l’alternance est plus proche que jamais.

À tous ceux qui souhaitent le changement d’en tirer les enseignements et de faire preuve de responsabilité. Et aux Grenoblois de se mobiliser pour achever de la réaliser.