« On en avait marre de devoir aller à Cannes, Monaco ou Marseille pour trouver une vraie soirée. Nice mérite son club. Alors on a décidé de le créer, souffle Rémy, encore marqué par deux ans de travaux et de démarches administratives. À deux pas du Vieux-Nice, au 8 descente Crotti, la façade jaune pâle encore en chantier attire déjà l’œil.
Derrière la porte, les ouvriers s’activent: peinture, câbles, finitions… La poussière flotte dans l’air et les meubles sont toujours recouverts de plastique. Le coin VIP derrière la cabine DJ ressemble à un débarras improvisé. Dans quelques jours pourtant, l’ancien Calypso, club antillais abandonné, se transformera en la Bibliotech, un nouveau lieu électro que ses fondateurs veulent ériger en « the place to be » des nuits niçoises.
À l’origine de cette ouverture, Rémy Barbosa et ses amis du collectif Coachelito associé à Christian, le patron de l’Opéra Club. À peine 25 ans, ils ont décidé de relever le défi ambitieux de ramener la fête à Nice. Mais pour Rémy, cette histoire ne sort pas de nulle part. Il y a quatre ans, il faisait ses premières armes en discothèque… Pas derrière les platines, mais en ramassant les verres.
« J’ai commencé tout en bas de l’échelle, au sens littéral », sourit-il aujourd’hui. Une expérience décisive qui lui a permis d’apprendre le métier de l’intérieur, de comprendre comment fonctionne un club… Et de rencontrer celui qui était alors son patron, devenu aujourd’hui son associé. Derrière ce projet, il y a aussi une conviction: celle de faire rayonner leur ville. « On est des jeunes Niçois. On aurait pu partir à Paris, mais on est restés. On veut faire bouger Nice, offrir un club qui rivalise avec Londres ou Berlin. »
Un décor inspiré d’Ibiza
Le nom détonne: Bibliotech, avec « tech » comme techno. « Quand tu dis à tes potes “je vais à la BU », ça peut faire sourire… Mais en vrai tu viens réviser sur le dancefloor », s’amuse le fondateur. À l’étage, une fausse bibliothèque habillée de livres et de vinyles prolongera ce clin d’œil. Le clou du spectacle se trouve au plafond: un écran LED monumental, directement inspiré des discothèques d’Ibiza.
« Là-bas, les clubs sont des expériences totales jusque dans les toilettes. J’ai repris un concept et je l’ai poussé. Ici, c’est une version 3, programmable à l’infini. Ça donne de la profondeur, ça transforme la soirée », détaille Rémy. La Bibliotech accueillera environ 350 personnes. Un format volontairement intimiste, mais un son calibré digne des plus célèbres festivals: un système Function One, référence mondiale, a été installé. « On a suréquipé le club. Franchement, ça va envoyer », promet Rémy. Pour contenir cette puissance, une isolation phonique a été réalisée de fond en comble: dalle montée sur ressorts, murs doublés, structure métallique sans un seul trou.
Casser les codes azuréens
Au-delà de la technique, les fondateurs veulent imposer un état d’esprit. « Trop souvent, les clubs ici, c’est du paraître. Nous, on veut rassembler les gens pour la musique. Tu peux avoir 50 euros sur ton compte et danser à côté d’un mec en Porsche. Ce qui compte, c’est le son », insiste Rémy. La boîte de nuit s’appuiera sur l’ADN de Coachelito et de son co-fondateur Raphael sous le nom de DJ Chaps.
Chaque semaine, des DJs nationaux et internationaux se produiront pour une programmation éclectique allant de la house à la techno. Tous les mois une soirée spéciale techno sera prête à accueillir un public laissé à l’abandon dans les Alpes-Maritimes. L’été, elle ouvrira sept soirs sur sept. L’hiver, ce sera ouvert du mercredi au samedi, de minuit à 5 heures. Un espace merchandising est également prévu à l’entrée. tee-shirts, casquettes et lunettes estampillés du nom de l’enseigne viendront prolonger l’expérience. « Comme à Ibiza, tu repars toujours avec un souvenir. Ici aussi, je veux que les gens gardent un bout de nous avec eux. »