Par
Margot Nicodème
Publié le
20 sept. 2025 à 6h08
La rentrée scolaire, de même que le début d’année, est l’occasion de prendre le pouls du marché immobilier. C’est une période où « les cartes sont rebattues », selon Denis Gouy, agent effiCity basé à Marcq-en-Barœul. Alors que la reprise s’est engagée partout en France en 2025, c’est particulièrement marqué dans la métropole de Lille. Le réseau effiCity, qui compte 65 agents mandataires en immobilier dans les Hauts-de-France, affiche ainsi une nette progression de son activité : + 85% sur le territoire métropolitain. Déficit locatif, communes inlassablement prisées, budget moyen pour un achat… La tendance décryptée par un professionnel.
Le nord de la métropole de Lille très prisé, les primo-accédants passent le cap
Le marché lillois au sens large demeure « très attractif », souligne Denis Gouy, car sa « valeur foncière reste en dessous des autres grandes métropoles ». Commençons par le point noir, cependant, qui concerne les locations. « Il y a un déficit locatif, qui crée une situation catastrophique », tranche l’agent immobilier.
Tous les jours, des gens recherchent des logements à louer pour des amis, leurs enfants… sur des secteurs de l’hypercentre lillois, du côté de République, Vauban, mais aussi à La Madeleine. Mais il n’y a quasiment pas de produits. En réalité, les parents qui en ont les moyens font de l’investissement locatif et achètent des petits produits pour leurs enfants.
Dans ce contexte, les ventes de biens plus petits sont en hausse. Chez effiCity, « 70% des ventes représentent des budgets compris entre 100 000 et 350 000 € », relate Denis Gouy.
Plus précisément, le « segment » 250 000 – 300 000 € » affiche la plus grande progression : ces logements séduisent les primo-accédants, qui ne pouvaient pas emprunter en 2024 à cause des taux extrêmement élevés. Et ce « même avec une bonne situation professionnelle, une bonne situation bancaire ». La donne a changé. À l’été 2025, le taux de crédit immobilier stagnait autour des 3%, ce qui « a redonné de la confiance aux acquéreurs ».
Dans la catégorie supérieure, les budgets avoisinant et au-delà des 500 000 €, « les acquéreurs sont plutôt sur un 2e, 3e achat », analyse l’expert immobilier. Ces clients visent essentiellement le nord de la métropole, le secteur compris « entre La Madeleine, Marcq, Mouvaux ». « Un bien de 120 m², de bonne qualité et avec un extérieur dans ces communes, ça peut partir rapidement pour 500 000 €. »
Votre région, votre actu !
Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.
Enfin, encore au-dessus, les biens proposés entre 700 000 et un million d’euros représentent 1,5% des ventes du réseau effiCity. « Ce marché est un peu ralenti, les gens prennent plus leur temps. »
La proximité avec le métro et le tram recherchée, le marché de l’ancien a le vent en poupe
Denis Gouy le redit : le nord de la métropole lilloise reste la zone la plus attractive, même si quelques autres secteurs tirent leur épingle du jeu. Tourcoing ne s’en sort pas trop mal « depuis quelques années », quand « Wazemmes est un pari gagnant pour les primo-accédants et les jeunes actifs ». Les quartiers de Fives et Moulins peuvent aussi réserver des belles surprises, tout comme Faches-Thumesnil : ces zones profitent de la saturation lilloise. Les acheteurs vont aussi chercher dans la première couronne de Lille de « plus gros volumes ».
Roubaix et le sud de Lille restent des secteurs « tendus » – comprenez plutôt évités – ; le prix ayant chuté à 1000 €/m² à Roubaix.
Dernières données intéressantes, transmises par Denis Gouy : les acheteurs, surtout les trentenaires et jeunes actifs, recherchent davantage la proximité avec le métro, le tram, qu’une place de stationnement. Le marché de l’ancien a le vent en poupe, parce que les gens n’hésitent pas à réhabiliter les logements, au détriment du marché du neuf, qui « est à l’arrêt ». « Il n’y a presque plus de construction, les promoteurs sont en souffrance », conclut l’expert.
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.