À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, partons à la découverte d’un endroit insolite bien caché, situé à Rouen, sous l’ancienne préfecture, devenue depuis l’hôtel du département de la Seine-Maritime. Après avoir descendu quelques marches et franchi une porte blindée, nous voici dans un abri antiatomique construit entre 1957 et 1965, en pleine guerre froide.

Assurer la continuité des services de l’Etat

Le bunker de près de 700 mètres carrés pouvait accueillir jusqu’à 250 personnes, dont une cinquantaine dans une grande salle de commandement. « Là, c’est le préfet qui s’abritait avec ses services. Le but, c’était vraiment de permettre la continuité des services de l’État en cas d’attaque nucléaire. Il fallait pouvoir continuer à travailler tout en se protégeant. Il y avait un tunnel aussi qui permettait d’accéder à la cité administrative. Tout ça, maintenant, ça a été rebouché, mais c’était secret défense à l’époque » explique Anne-Sophie Rouland, en charge des visites.

Donner l’alerte depuis Rouen

D’autres pièces, tout aussi rudimentaires, composent le lieu, comme cette salle restée en l’état avec des téléphones au mur et une carte mentionnant les zones extérieures à contacter en cas d’alerte. « On constate là cette très ancienne carte de la Seine-Maritime, et puis le boîtier zone 1, zone 2, alerte 1, alerte 1. Il fallait pouvoir avoir un lien avec Caen et d’autres lieux, depuis ici » ajoute-t-elle.

Efficacité limitée contre les radiations

Et si un exercice a été mené en 1984, le bunker n’a heureusement jamais eu besoin d’être utilisé, d’autant que son efficacité en cas d’attaque nucléaire était au final très limitée. « Il abritait effectivement des bombes et des tirs. Il valait mieux être ici qu’à l’air libre, mais en effet, ils se sont rendu compte des années plus tard qu’il ne protège pas contre les radiations, malgré les murs jusqu’à un mètre de large en béton armé, malgré la porte blindée… » confirme Anne-Sophie Rouland. Et pour produire l’électricité au sein de ce lieu, deux bicyclettes étaient reliées à des dynamos, et permettaient également de renouveler l’air intérieur.

 

visites de l’hôtel du département, ces samedi 20 et dimanche 21 septembre
de 10h à 13h et de 14h à 18h
réservations par mail : anne-sophie.rouland@seinemaritime.fr