En 2020, alors plusieurs mois après le début de la pandémie de COVID-19, la multinationale espagnole Prosegur cessait ses activités françaises au groupe Fiducial. L’année d’avant, elle était en discussion avec son concurrent suédois Loomis pour se défaire de son activité dans un marché où le liquide était en recul, et que les transports de fonds allaient rencontrer des difficultés pour continuer à fournir leurs services à la même échelle.
Cinq ans plus tard, la situation ne s’est pas améliorée. Le déclin du cash s’est poursuivi, alors que les retraits ont baissé de 4,3 % entre 2023 et 2024, 7,1 % depuis 2022, et que le nombre de distributeurs automatiques n’en finit plus de se réduire, à 3,5 % de moins sur un an et 7,9 % de moins sur deux ans. Résultat : les fourgons blindés de Loomis, de Brink’s et les anciens camions jaunes de Prosegur ont de moins en moins leur place. Dans un article des Echos, le directeur général de Brink’s France, Brice Guiochon, le confirmait.
Des fourgons blindés aux coffres connectés
En 2025, le chiffre d’affaires en France de la multinationale américaine ne concerne plus le transport de fonds et le comptage dans sa majorité. Pour survivre, l’entreprise compte sur des coffres connectés et sécurisés, qu’elle ne délivre non pas à des banques mais aux commerçants, qui continuent de recevoir de l’argent en liquide et qui voudraient ne plus devoir le compter à leur caisse et le transporter à la banque. Ces coffres comptabilisent automatiquement les fonds ajoutés dedans, et créditent directement le compte en banque des commerçants.
En vue du manque de plus en plus grand de distributeurs automatiques, ces multinationales tentent aussi de proposer leurs propres DAB sécurisés, dans les lieux stratégiques. En plus des zones rurales, les centres commerciaux et les aéroports sont prisés, là où la demande est la plus forte. Un moyen de récupérer l’activité mais aussi de soutenir le cash et éviter sa totale disparition.
Reconversion dans les transports et dans la sécurité publique
Brink’s se charge ensuite de transporter ces coffres sécurisés, sans que le commerçant n’ait besoin de prendre le risque de le faire de son propre gré. En interviewant le patron français du concurrent Loomis, Les Échos découvraient que la solution du coffre connecté à destination des commerçants était également leur principale piste de reconversion. Problème, ces solutions technologiques ne seraient pas une solution suffisante pour sécuriser les emplois.
Au syndicat CFDT de le confirmer : il n’y aurait aujourd’hui plus que 10 000 des 20 000 salariés du secteur en France. Seule solution, la reconversion. Avec un parcours difficile en 2025, du fait de l’instabilité des gouvernements : si des ponts devraient bientôt être possibles avec la SNCF et la RATP, dans le secteur du transport, la sécurité publique (notamment la police) semble plus difficilement accessible aux anciens travailleurs du transport de fonds.
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