Politique

Rien ne va plus entre le maire de Grenoble et la cheffe des Écologistes. Après sa suspension du porte-parolat, Éric Piolle accuse Marine Tondelier de fragiliser sa campagne municipale en jetant le « discrédit depuis Paris ».

Publié le 20 septembre 2025 à 10h54

Marine Tondelier et Éric Piolle, au cœur d’un conflit qui secoue les Écologistes. MOURAD ALLILI/SIPA

Marine Tondelier et Éric Piolle, au cœur d’un conflit qui secoue les Écologistes. MOURAD ALLILI/SIPA

Une fracture s’est ouverte chez les Verts. Le maire de Grenoble a adressé, jeudi 18 septembre, un courrier au bureau politique du parti pour dénoncer les attaques de Marine Tondelier sur France Inter suite à sa suspension à titre conservatoire  de son poste de porte-parole des Écologistes, rapporte Le Dauphiné libéré. Dans ce texte, Éric Piolle accuse la cheffe des Écologistes de « remettre ces accusations dans les médias » et ainsi de nuire directement à sa campagne. « Est-ce aider la campagne municipale à Grenoble de signifier par cette sanction que je suis un pestiféré pour la direction du parti ? », écrit-il.

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Il s’interroge également : « Est-ce aider ces campagnes municipales de disqualifier le premier maire écolo d’une préfecture, et le seul à ce jour à avoir été réélu ? » Avant de conclure : « Discréditer depuis Paris un pilier de la campagne à venir est une stratégie pour le moins déroutante ».

Une décision collective contre Éric Piolle

De son côté, Marine Tondelier avait défendu une décision collective pour cette sanction. Invitée sur France Inter le 18 septembre, elle a rappelé que la suspension du maire « est une décision du conseil de discipline du parti », et qu’elle « ne remet pas en cause la présomption d’innocence » de l’élu. Mais pour la dirigeante écologiste, il est dans le contexte actuel impossible de maintenir Piolle à son poste : « On ne peut pas être porte-parole d’un parti et mis en cause pour des affaires parce que cela devient l’image du parti qui est entachée et plus juste la sienne ».

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Le 16 septembre, le conseil de discipline des Écologistes avait décidé de suspendre Éric Piolle de son poste de porte-parole à titre conservatoire. Cette décision a été appliquée après qu’une instruction judiciaire a été ouverte pour « concussion » et « recel de délit » visant le maire de Grenoble. L’élu est soupçonné d’avoir versé indûment 16 800 euros à son ancienne première adjointe, aujourd’hui députée LFI, Élisa Martin, comme l’avait révélé Le Canard enchaîné. À ce jour, Éric Piolle n’a pas été auditionné par la justice ni mis en examen.

Les municipales en ligne de mire

Cette bataille interne intervient alors que les Écologistes grenoblois doivent désigner, dimanche 21 septembre, la tête de liste pour les municipales de 2026. Une échéance cruciale pour un parti qui n’a jamais changé de maire sortant sans en perdre la ville. Pour Éric Piolle, la sanction tombe à un moment critique et menace directement les chances des Verts de conserver leur fief.