Ciao il Gruppo Iera, la Ville de Nice se saisit de la gare du Sud. Une annonce exclusive, faite ce vendredi 19 septembre par Christian Estrosi. Après deux projets qui n’ont pas séduit les Niçois, la Municipalité reprend les clefs.

C’est en juin 2022 que le groupe italien Iera reprend le bail emphytéotique de la gare du Sud. Le conseil municipal lui avait accordé sa confiance, enchanté par le projet Mediterraneo: des plats niçois, italiens, grecs, espagnols, orientaux… à partager autour d’une même table. Après l’échec cuisant du projet monté par Urban Renaissance en 2017, l’espoir renaît.

Mais il a été de courte durée puisque, en juillet, les Italiens ont, à leur tour, souhaité céder le bail signé avec la Ville. Elle est alors intervenue, afin de le racheter. « Nous voyons bien que les food courts [1], qui avaient du succès il y a une dizaine d’années, ne sont plus forcément à la mode », a affirmé, ce vendredi, Christian Estrosi.

Le maire de Nice, candidat à sa propre succession aux municipales de 2026, a finalement décidé d’un programme plus culturel que gastronomique. Seul rescapé de l’opération: le restaurant IT Trattoria, franchisé du groupe Iera, qui demeure.

Spectacles, expositions, jeux, BDthèque…


Photo Sébastien Botella.

Fin janvier 2026, la gare du Sud devrait donc abriter un centre culturel pluridisciplinaire. Il sera construit autour d’une agora centrale, pensée comme un lieu de rassemblement, de détente, avec un café et un kiosque à journaux. Elle pourra également accueillir des spectacles et des conférences, ainsi que des lectures.

La bibliothèque municipale Raoul-Mille, déjà en place, reste et sera tournée vers un public jeune. Elle sera complétée par une BDthèque, des espaces documentaires, une ludothèque, un Fablab (un espace pour réaliser des projets numériques), une artothèque et un espace d’exposition.

Un projet à dix millions d’euros


Photo Sébastien Botella.

Rachat du bail et travaux compris, ce projet est estimé à dix millions d’euros. Il sera officiellement présenté lors du conseil municipal du 1er octobre avec une « délibération de principe », qui sera suivie par la délibération définitive en novembre.

Jusqu’à la date de transfert du bail – qui n’est pas encore connue –, Mediterranéo restera ouvert.

Une fois le « centre culturel de Nice Gare du Sud » inauguré, la Ville se penchera sur l’avenir de la halle Raiberti, détenue par une personne privée.

Objectif: une reprise par la Ville, quitte à passer par « une déclaration d’utilité publique ». Ceci, pour conforter le dynamisme du quartier.

D’autres projets sont d’ailleurs en cours à La Libération, comme l’extension du jardin de la villa Thiole vers la rue Villermont, qui devrait aussi voir le jour début 2026.

1. Une « aire de restauration », placée au centre d’un regroupement de restaurants.

Fiascos en série

L’État vend la gare du Sud à la Ville de Nice en 2000. En 2014, l’ancien bâtiment des voyageurs devient la bibliothèque Raoul-Mille. Reste la halle aux trains, qui fait l’objet d’études de marché. La mairie suit la tendance des food courts et valide cette option.

Elle lance un appel à projets remporté, en 2017, par Urban Renaissance. C’est alors un véritable fiasco: il y fait trop chaud l’été, trop froid l’hiver, la formule proposée ne trouve pas son public…

L’entreprise décide donc de céder son bail emphytéotique au groupe Iera, qui restera trois ans. Là encore, le succès n’est pas au rendez-vous.