Sur l’étroit trottoir qui dessert l’entrée de l’ancien tribunal administratif de Marseille, trois caisses en plastique empilées recouvertes d’un drap noir font office de pupitre. Costume sombre, Dominique Dias manie un rouleau à pâtisserie en guise de marteau de juge. « Un bien public est à la vente pour les investisseurs. 1 130 m² super bien placés, qui pourront devenir hôtel de luxe ou tout ce que vous voulez », lance-t-il à trois autres militants écologistes qui font office d’acheteurs : promoteur immobilier, spéculateur et investisseur de luxe. « C’est un bâtiment de belle facture, avec peu de désordre apparent ni de désordre connu à l’intérieur », observe en connaisseur Dominique Dias, ancien chef du service de la sécurité des immeubles à la Ville.

Au n°22 de la rue Breteuil (6e), que les voitures remontent à vive allure, le bâtiment est désaffecté depuis le départ de la juridiction vers la Joliette, en 2022. Propriété du Conseil départemental, cet ancien hôtel particulier du XIXe fait partie du patrimoine immobilier dont la collectivité veut se séparer. Vendredi 12 septembre, il a voté sa cession à un promoteur pour en faire un hôtel de 42 chambres, pour un montant – réel, lui – d…