La Ville d’Ollioules a engagé une modification de son plan local d’urbanisme (PLU), la troisième. Elle fera l’objet d’une enquête publique à partir du 23 septembre(1).
La procédure vise notamment à « adapter certaines dispositions réglementaires » et « préciser des définitions » (en termes de constructibilité particulièrement), « ajouter et agrandir des Espaces verts protégés », « mettre à jour des emplacements réservés », « modifier l’OAP La Castellane », « Ouvrir à l’urbanisation une zone dans le secteur de Campourri », etc.
Parmi les changements annoncés, il en est un qui inquiète certains Ollioulais. Ils affirment que « la commune prévoit de transformer le chemin d’accès à Châteauvallon en véritable autoroute à camions, destinée à alimenter un complexe de traitement métallurgique ».
« Impact écologique »?
L’entreprise en question est Sonacar Industrie. L’an dernier, cette PME jusqu’alors installée aux Playes, à Six-Fours, a dû s’agrandir et a choisi d’implanter son siège dans une ancienne carrière de 2 hectares, chemin de Châteauvallon, jadis occupée par l’Auxiliaire métallurgique.
Acteur de poids dans la réparation navale (elle a notamment participé au carénage du porte-avions Charles-de-Gaulle et de sous-marins nucléaires), Sonocar est spécialisée dans le décapage de métaux, traitement anticorrosion et la peinture.
Or, le redimensionnement de l’unique accès à ce site poserait plusieurs problèmes, selon certains habitants de ce quartier résidentiel boisé: « Ce projet se ferait au mépris des riverains, exposés à une circulation massive de poids lourds, avec son lot de nuisances sonores, de pollution atmosphérique et de risques pour la sécurité; au détriment de la forêt publique, avec un impact écologique majeur dans un secteur jusqu’ici préservé; au mépris du droit de propriété, puisque les travaux annoncés concernent une parcelle qui se trouve en réalité chez un résident privé », développent-ils.
« Seulement un lieu de stockage de matériel »
Ils regrettent par ailleurs que la métropole ait voté la non-nécessité d’une évaluation environnementale avant de lancer la procédure de modification du PLU, sur ce point-là en particulier. Et appellent « chacun à venir exprimer son avis en toute connaissance de cause », lors de l’enquête publique.
L’exploitant, visiblement soucieux d’entretenir de bons rapports de voisinage, avait déclaré dans nos colonnes: « On s’attachera à ce qu’il y ait le moins de bruit possible. Par exemple avec l’utilisation de chariots électriques. Et, à 16h, le personnel aura fini de travailler. »
Il précisait encore que, sur 80 salariés environ, une vingtaine seulement serait basée ici, la plupart travaillant sur des chantiers à l’extérieur: « Le nouveau site accueillera nos bureaux et aussi l’entrepôt pour stocker notre matériel », faisait encore savoir le responsable.
Les conclusions du commissaire enquêteur seront sans nul doute très attendues de ce côté-là de la cité de l’olivier.
1. Les pièces du dossier seront mises à disposition du public, aux fins de consultations, observations, propositions et contre-propositions pendant la durée de l’enquête, du 23 septembre à 9h au 23 octobre 2025 inclus, au service urbanisme, espace Pierre-Puget, 2 place Marius-Trotobas, du lundi au vendredi, de 9h à 12h et de 14h à 16h30, hors des permanences du commissaire enquêteur. Les dates de permanences du commissaire enquêteur: de 9h à 12h et de 14h à 16h30 mardi 23 septembre, lundi 29 septembre, jeudi 9 octobre, vendredi 17 octobre et jeudi 23 octobre.
« C’est, au contraire, réaménager pour sécuriser »
Face aux craintes exprimées ci-dessus par ces riverains, dans le cadre de la modification du PLU n°3, nous avons contacté le cabinet du maire : « Il n’a jamais été question de transformer le chemin de Châteauvallon en autoroute, assure la Ville. Au contraire, la Métropole TPM, qui a la compétence sur cette voie, prévoit son réaménagement afin de sécuriser la circulation des piétons, tout en préservant la ripisylve (la forêt qui la longe) du Vallat ».
« Pas d’impact sur la forêt »
Concernant l’installation de Sonocar Industrie dans la carrière, « l’activité reprise sera identique à celle qui existait depuis plusieurs décennies (l’Auxiliaire métallurgique), avec probablement moins d’impact ».
Enfin, tente de rassurer la mairie, « la forêt n’est aucunement concernée : la modification dans le sous-secteur UDpb autorise uniquement la réalisation de constructions et installations à usage de bureaux ».J. P.