C’est un discours informel en forme de mise en garde qu’a tenu le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu aux élus macronistes réunis vendredi soir pour la rentrée parlementaire de son parti Renaissance à Arras. «Nous devons être beaucoup plus offensifs sur ce que nous avons réussi, et dans la défense de notre bilan avec le président de la République», a lancé le chef du gouvernement, a fait savoir un participant auprès de l’AFP ce samedi 20 septembre. «Mais nous devons aussi être plus humbles sur ce que nous n’avons pas réussi depuis huit ans : le pays change, si on ne montre pas que nous changeons nous aussi, ce sont les Français qui nous changeront», a toutefois mis en garde le Sébastien Lecornu, selon un participant.

«Il a rappelé qu’il y avait plusieurs combats à mener, notamment […] aller de front sur le combat de la légitimité à gouverner», relate une autre source ayant assisté au discours.

Après avoir promis «des ruptures de fond» lors de sa prise de poste, le nouveau locataire de Matignon ne s’est toutefois pas avancé vendredi sur les potentielles concessions qu’il pourrait faire aux oppositions pour décrocher un accord de non-censure, que ce soit sur la masse ou le périmètre des économies à faire.

L’ex-ministre des Armées est engagé dans des discussions à hauts risques avec les partenaires sociaux et les formations politiques pour tenter de trouver un chemin de passage pour le budget de l’Etat pour 2026, et éviter de chuter comme ses deux prédécesseurs à Matignon François Bayrou et Michel Barnier.

Du côté des socialistes, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a de nouveau estimé jeudi que la très contestée réforme des retraites «doit être abrogée».

Sébastien Lecornu «a dit qu’on allait faire des compromis, mais pas des compromissions, et qu’il fallait ensuite demander aux oppositions jusqu’où elles sont prêtes à aller […] pour faire adopter une copie budgétaire dans l’intérêt de faire réussir le pays», a résumé un participant aux journées parlementaires de Renaissance.

Selon cette même source, la tonalité du discours visait avant tout à «remobiliser un peu les troupes, à reprendre confiance […] parce que dans les échéances à venir, qu’elles soient municipales, présidentielles, voire législatives, personne ne nous fera de cadeaux».