Il est 3 h du matin. Vous ouvrez les yeux, encore une fois. Vous ne comptez plus les réveils depuis que vous avez soufflé vos 60 bougies. Est-ce normal ? Faut-il s’en inquiéter ? D’un simple passage aux toilettes à une vraie rupture de sommeil, ces interruptions nocturnes peuvent rapidement peser sur la forme du lendemain. Bonne nouvelle : les médecins du sommeil se sont penchés sur la question et apportent des repères clairs

Réveils nocturnes à 60 ans : ce que dit l’Institut du Sommeil

À 60 ans passés, rares sont ceux qui dorment d’une seule traite jusqu’au matin. Les nuits se morcellent, les réveils s’invitent parfois à plusieurs reprises. Comme le relate Marie France, selon l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV), se réveiller pendant la nuit n’a rien d’anormal. « On considère qu’entre 0 et 1 réveil conscient (où l’on est pleinement éveillé et dont on se souvient le lendemain) est tout à fait normal », expliquent-ils à propos des plus jeunes.

Mais à mesure que l’on vieillit, le sommeil perd en continuité. Entre 30 et 60 ans, 1 à 2 réveils nocturnes brefs deviennent monnaie courante. Et après 60 ans, les nuits peuvent être entrecoupées de 2 à 4 réveils sans que cela soit nécessairement le signe d’un trouble.

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À 60 ans, se réveiller entre deux et quatre fois par nuit est fréquent et généralement sans gravité, selon l’Institut du Sommeil

Pourquoi le sommeil se fragmente avec l’âge ?

D »après le journal des femmes, le Dr Joëlle Adrien, neurobiologiste et directrice de recherche à l’INSV, rappelle dans son ouvrage que « Avec l’âge, le sommeil se fragmente naturellement. Les personnes âgées passent moins de temps en sommeil profond et leurs cycles de sommeil sont plus courts. Les réveils sont donc plus fréquents et plus longs. Il faut dédramatiser ces réveils et ne pas les considérer systématiquement comme de l’insomnie ».

Ces réveils peuvent s’expliquer par des besoins physiologiques : envie d’uriner, soif, douleurs articulaires ou encore apnée du sommeil. « A 60 ans, il n’est donc pas rare de se réveiller 2 à 4 fois par nuit, en raison de besoins physiologiques (envies de faire pipi, soif), de douleurs ou de certaines conditions médicales (mal de dos…) ».

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Avec l’âge, le sommeil devient plus léger, les cycles se raccourcissent et les réveils nocturnes se multiplient

Au-delà de quatre réveils, faut-il consulter un médecin ?

Si les réveils deviennent trop fréquents, qu’ils s’accompagnent de difficultés à se rendormir, de ronflements bruyants, de pauses respiratoires ou de fatigue persistante dans la journée, une consultation s’impose. « Au-delà de quatre réveils par nuit en revanche, il vaut mieux consulter son médecin », insiste l’INSV.

Dans certains cas, la mélatonine peut aider à retrouver un sommeil plus stable. Cette hormone naturelle favorise l’endormissement et peut limiter les réveils nocturnes liés à l’âge. Toutefois, seul un professionnel de santé peut juger de sa pertinence dans chaque situation.