Au milieu de l’effervescence du festival Hypermondes à Mérignac, qui célèbre cette année les « Planètes », un objet venu d’un autre temps attire tous les regards. Ce n’est pas un vaisseau spatial, mais une icône de la pop culture : la DeLorean DMC-12 qui fait voyager dans le temps. D’où vient son propriétaire ? « Du futur », se marre Olivier Fradin, qui couve son bolide des films “Retour vers le futur” depuis 25 ans. « À l’époque, les sites de petites annonces n’existaient pas, souligne le quinquagénaire originaire de région parisienne. Je l’ai acheté à un émir de Dubaï qui l’avait ramenée dans sa villa du 16e arrondissement à Paris. »
C’est une véritable DeLorean DMC-12, comme l’atteste la plaque du constructeur, mais la transformer en réplique a demandé près de trois ans de travail. Il a fallu retrouver les pièces utilisées par les accessoiristes du film. « Ils n’ont pas créé de pièces spécifiques à la voiture, révèle Olivier Fradin. Ils ont pris des pièces qui existaient et en ont détourné leur usage. » La poignée au niveau du levier de vitesse ? Un outil pour nettoyer les batteries. Le module blanc à l’arrière estampillé « Mr Fusion, home energy reactor » ? « C’est une machine pour moudre des grains de café. » Certaines restent difficiles à dénicher, notamment l’arrière du véhicule, qui a été customisé de pièces d’aviation. « Il y a notamment une pièce de réacteur. Si vous la trouvez, c’est 4 000 ou 5 000 euros. »

La DeLorean DMC-12 a été achetée il y a 25 ans. Il a fallu trois ans pour en faire une réplique de celle du film.
Thierry DAVID / SO
Retour vers le cinéma
La DeLorean d’Olivier Fradin n’est pas une oeuvre de musée. « Vous pouvez vérifier le contrôle technique », sourit le propriétaire. Par contre, il faudra repasser pour la vignette Crit’air. « Elle est hors catégorie car c’est un véhicule nucléaire ! » Cela n’a pas empêché ce passionné d’emprunter l’A10 pour la convoyer en Gironde. « Il faut faire attention, prévient-il. Parce que les gens doublent, prennent la voiture en vidéo… ils te klaxonnent ! »

Dans la DeLorean DMC-12 d’Olivier Fradin se trouve le fameux almanach des sports, présent dans le deuxième volet de la trilogie.
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Posons une colle : à quelle vitesse faut-il rouler pour transpercer l’espace-temps ? « 158 milles à l’heure », se hasarde Esther, Mérignacaise de 16 ans. Le Doc et Marty McFly auraient corrigé en choeur : 88 miles à l’heure. « J’avais le chiffre 8 », se rassure l’adolescente qui a vu les films de la trilogie « au moins quatre fois chacun ». Sa mère Nadia avait toujours regretté de ne pas avoir vu les films au cinéma, à leur sortie en 1985. Elle pourra se rattraper, avec une séance programmée ce dimanche à 13 h 45 à Mérignac Ciné. Un vrai bond de quarante années en arrière.

La DeLorean fait le bonheur des familles à Mérignac.
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Le programme de dimanche
Ce dimanche 21 septembre, le programme d’Hypermondes débutera à 10 heures, avec une discussion sur Tolkien et ses héritiers, avec Anne Besson. À 11 h 10, l’exploration se poursuivra vers l’espace avec une rencontre entre science et imaginaire, tandis qu’une autre conférence explorera les voyages de Jules Verne dans la pop culture. L’après-midi sera ponctuée par des temps forts, notamment une rencontre avec le réalisateur Jan Kounen à 13 h 30, puis un échange avec le parrain du festival, Antoine Bauza, à 14 h 40. La journée se conclura en musique avec un concert à 16 heures à l’église Saint Vincent, avant la clôture officielle du festival à 17 heures. L’accès au festival est gratuit.

La DeLorean DMC-12 d’Olivier Fradin est notamment signée par Christopher Lloyd, qui jouait le rôle du Doc dans le film. Toujours vivant, l’acteur est aujourd’hui âgé de 86 ans.
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