Le tout premier téléphérique de la région reliera Créteil à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, d’ici fin 2025. Il desservira cinq «stations» sur un parcours total de 4,5 km.
C’est un projet unique en son genre lancé il y a plus de 10 ans, qui s’apprête à voir le jour d’ici quelques mois. Le Câble 1, tout premier téléphérique d’Île-de-France, accueillera ses voyageurs avant la fin de l’année. Il permettra de relier la ville de Créteil à celle de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, en passant de Limeil-Brévannes, Valenton et La Végétale. Soit cinq stations disséminées sur quatre communes, en l’espace de 18 minutes d’un bout à l’autre de la ligne.
«Ce mode de transport innovant apportera une réponse concrète aux difficultés quotidiennes de déplacements des habitants de ces communes», expliquait déjà Île-de-France Mobilités (IDFM) début 2019. Six ans plus tard, le discours de l’autorité organisatrice des transports en commun franciliens n’a pas changé : le Câble 1 a été choisi «pour offrir une solution de déplacement rapide, écologique et efficace afin notamment de contourner les nombreux obstacles présents et de relier, grâce à un budget et des temps de travaux raisonnables, une solution pérenne de transports».
La station Créteil Pointe-du-Lac sera accessible en surface à quelques pas du métro.
IDFM
«La vocation du Câble 1 est d’offrir une liaison qui prolonge le terminus de la ligne 8 (de la station Créteil-Pointe-du-Lac vers Villeneuve-Saint-Georges, NDLR) adaptée aux études de trafic qui avaient été faites, sur un territoire qui comprend de nombreux obstacles naturels à franchir», se félicite Pierre Ravier, directeur général adjoint d’Île-de-France Mobilités (IDFM). En moins de 20 minutes, les 11.000 voyageurs quotidiens attendus pourront s’affranchir de ces obstacles pour parcourir les 4,5 km qui les séparent des deux terminus, rappelle le représentant. Et d’affirmer : «Globalement, le territoire s’y prêtait et c’est deux fois plus rapide que les lignes de bus du secteur». La consécration d’un projet étudié depuis 2014, et dont les travaux ont été lancés à l’automne 2022 avec la démolition des abords de la station Créteil-Pointe-du-Lac.
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«Tout est sous contrôle»
Les délais sont tenus. «On est dans l’année décisive, alors que l’ouverture est prévue en fin d’année», se félicite Pierre Ravier, assurant que «tout est sous contrôle». «Il reste plusieurs dernières étapes techniques critiques, mais le calendrier est bien stabilisé et normalement, juste après l’été ou au tout début de l’automne, on pourra lancer les tests de marche à blanc», poursuit le DG adjoint d’IDFM. Des tests grandeur nature, mais sans voyageurs, qui permettront de vérifier que tout fonctionne parfaitement avant l’arrivée de ces derniers. D’ici à la fin de l’année, ils pourront alors emprunter une passerelle à la sortie du métro, passer les valideurs, et atteindre ainsi la plateforme de départ du téléphérique où une cabine arrive toutes les 30 secondes environ.
La cabine comprend 10 places assises, entièrement modulables pour s’adapter aux fauteuils roulants ou aux vélos.
IDFM
Concernant la tarification, le Câble 1 sera accessible comme n’importe quel autre moyen de transports, intégré à la tarification francilienne «sans aucune différence avec une ligne de tram ou de bus», souligne IDFM. Pour les détenteurs d’un abonnement mensuel ou annuel, l’accès au téléphérique est donc compris, tandis que les autres devront s’acquitter du prix d’un ticket de bus-tram, à 2 euros. À ce sujet, l’autorité organisatrice invite les Franciliens, usagers occasionnels, à prendre un passe Liberté +, avec lequel ils ne paieraient plus que 1,60 euro avec une correspondance comprise entre le métro et le téléphérique. En outre, les cabines qui disposent de 10 places assises sont entièrement modulables «conçues sur un concept quasiment inédit» : de plain-pied pour être «100% accessibles en toutes circonstances» à la fois aux personnes à mobilité réduite, aux poussettes ou aux cyclistes du week-end.
Premier du genre dans la région, ce mode de transport sera opéré par Transdev et disponible de 5h30 à 23h30 en semaine, et de 5h30 à minuit et demi les samedis et dimanches. Quant au coût du projet – estimé à 138 millions d’euros (dont 132 pour l’infrastructure et 6 pour les cabines) et financé par la Région, la Préfecture d’Île-de-France et le département du Val-de-Marne -, il reste bien moins élevé que s’il était question de la construction d’un tram ou d’un métro. «Ça fait entre 25 et 30 millions d’euros par kilomètre, contre au moins 100 millions d’euros par kilomètre pour le métro», conclut Pierre Ravier.