Le gaz russe (y compris le GNL) représente encore 19 % du gaz importé par l’UE, contre 45 % avant la guerre. En 2024, l’UE a importé quelque 20 milliards de m³ sous forme de GNL, mais la tendance est à la baisse. Au second trimestre de 2025, la part de GNL russe dans les importations européennes n’était plus que de 14 % contre 22 % en 2021. La Belgique est un pays transit du GNL russe, qui entre dans l’Union via le port de Zeebruges, avant d’être véhiculé par le réseau de Fluxys vers l’Allemagne et les Pays-Bas.
Voici comment la Commission européenne compte bannir le gaz russe d’ici 2027Des entreprises de pays tiers visées
La Commission propose également d’ajouter 118 nouveaux navires pour porter à 560 le nombre de vaisseaux visés par des sanctions frappant « la flotte fantôme » via laquelle la Russie cherche à contourner les sanctions frappant ses exportations de pétrole. Il est encore question d’interdire toute transaction avec les géants pétroliers russes Rosneft et Gazpromneft. La présidente von der Leyen annonce que »d’autres compagnies seront également visées par des gels d’avoirs ».
Également dans le collimateur européen : « Ceux qui alimentent la guerre de la Russie en achetant du pétrole malgré les sanctions », a ajouté l’Allemande. Aussi les sanctions ciblent-elles « des raffineries, des négociants en pétrole, et des compagnies pétrochimiques d’autres pays, y compris la Chine », qui soutient plus ou moins discrètement l’effort de guerre de son allié Russe. Refusant d’ouvrir un conflit commercial avec Pékin, l’Union ne va toutefois pas jusqu’à répondre à la demande pressante du président américain Donald Trump qui souhaiterait que les pays de l’Otan (dont vingt-trois membres de l’UE) frappent les importations chinoises de droits de douane de « 50 à 100 % ».
L’UE essaie d’entraîner Trump dans son sillage
Toutefois si les nouvelles mesures européennes cherchent à frapper Moscou au portefeuille en diminuant les revenus de la vente des hydrocarbures, « le 19e paquet de sanctions a aussi pour objectif d’engager (le président américain Donald) Trump sur les sanctions », glisse une source européenne. Furieux d’être baladé par le président russe Poutine, qu’il espérait amener à mettre un terme à la guerre en Ukraine, l’occupant de la Maison-Blanche s’est récemment dit prêt à « prendre des sanctions sévères » contre la Russie. Il a cependant exprimé son mécontentement face au fait que « des pays de l’Otan », continuent d’acheter du pétrole russe. Sont notamment visées, au sein de l’UE, la Hongrie et la Slovaquie, qui très dépendantes du pétrole russe, ont obtenu une exemption pour ne pas s’associer à l’embargo décrété en 2022. « En trois ans, les revenus du pétrole en Europe ont diminué de 90 %. Nous avons tourné cette page pour du bon », a assuré Ursula von der Leyen.
La Hongrie et la Slovaquie, opposées au plan européen d’abandon progressif de l’énergie russe d’ici 2027, l’entendent-elles de cette oreille ? Le 19e paquet de sanctions devra pour entrer en vigueur être adopté à l’unanimité des États membres. Il faudra trouver les arguments (financiers ? ) pour convaincre Budapest et Bratislava, très réticents à réduire, voire à abandonner leurs achats d’hydrocarbures.