Ligue 1 (30e journée). Stade Brestois – RC Lens : 1-3

Le jour, puis la nuit. Chaleureusement salué par les supporters pour une intervention salvatrice sur sa ligne, devant la tribune Kemper (45’+ 1), Abdoulaye Ndiaye n’imaginait pas là toucher son dernier ballon. Il a alors, rapidement, été reproché au Sénégalais d’avoir repoussé, de la hanche puis surtout du bras, un tir de Thomasson en direction du but.

« Scandaleux », s’indigne Ndiaye

Appuyé par ses collègues du VAR, M. Millot a finalement, après trois minutes de tergiversations, dégainé la double peine : penalty et carton rouge. « La décision de l’arbitre a tué le match, c’est scandaleux, s’est offusqué le défenseur prêté par Troyes en sortant du vestiaire. Le ballon, je le touche d’abord de la hanche, et il touche ma main. Si j’avais décollé les mains avant… Je ne peux pas faire autrement, je suis dégoûté. »

La loi 12.3 de l’Ifab, garant des règles du football, stipule pourtant que « si un joueur empêche l’équipe adverse de marquer ou annihile une occasion de but manifeste en commettant une main non délibérée et que l’arbitre accorde un penalty, le joueur fautif doit être averti ». Le corps arbitral a-t-il, dès lors, considéré comme « délibéré » le geste en deux temps du n°3 Brestois, situé à deux mètres du départ du ballon ? « La loi a dû changer récemment, une nouvelle loi du printemps, raille Eric Roy. M. Gringore (l’assistant vidéo) a décidé du sort du match. Le match était donc difficile à jouer à douze ou treize contre dix. »

Brest appliqué puis dépassé

S’il a rendu hommage à ses joueurs, « d’une incroyable volonté » en deuxième période malgré « toute la frustration et la colère », l’entraîneur et son 4-4-1 de fortune n’ont pu tenir le coup, et ont fini par être définitivement distancés en fin de rencontre (90’). En première période, Lees-Melou avait pourtant ouvert le score à l’issue d’une admirable séquence menée en coopération avec Ajorque et Pereira Lage (13’).

Avant une tête de Koyalipou pour égaliser (17’) puis, déjà, une intervention du Var en défaveur des Finistériens (19’). « Il y a une main posée derrière notre attaquant (Sima), mais bon, le défenseur (Aguilar) ne pousse pas assez, ou pas assez fort, maugrée Eric Roy. On a beaucoup d’interprétations qui sont contre nous ces derniers temps, et notamment sur ce match. »

« Je n’ai pas envie de créer un débat », a, pour sa part, indiqué l’entraîneur lensois Will Still. « Je peux comprendre la situation de Brest là-dessus », a-t-il poursuivi, faisant néanmoins référence à « un carton rouge un peu plus évident, en deuxième mi-temps, qui n’a pas été donné », avec une semelle de Lees-Melou sur le mollet de Thomasson (80’).

Quoi qu’il en soit, la montée en puissance d’Abdoulaye Ndiaye, observée ces dernières semaines, devrait donc être freinée par une suspension d’au moins une rencontre. À moins d’un rétropédalage de la commission de discipline, loin d’être absurde, mais qui ne rendra aucun point au Stade Brestois.