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Rédaction Lyon
Publié le
21 sept. 2025 à 7h30
Le tribunal administratif de Lyon a examiné ce jeudi 11 septembre 2025 la requête de six habitants de Saint-Didier-au-Mont-d’Or (Rhône), qui s’opposent à une « résidence intergénérationnelle » qui va gâcher leur « vue sur les grands paysages ».
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Un « bloc monolithique » qui ne fait pas l’unanimité
Pour rappel, le projet avait été approuvé en conseil municipal en janvier 2023. Un an plus tard, en janvier 2024, la maire (divers droite) de Saint-Didier-au-Mont-d’Or Marie-Hélène Mathieu avait octroyé à Habitat et Humanisme un permis de construire pour cette « résidence intergénérationnelle de 20 logements », « deux commerces en rez-de-chaussée » et « une salle commune » au 47 avenue de la République.
Trois couples de riverains avaient alors saisi le tribunal administratif de Lyon pour contester cette décision : le projet va « s’implanter en surplomb » de leurs propriétés et ainsi obstruer leur « vue » sur de « grands paysages ».
En tout état de cause, ils estiment que ce futur « bloc monolithique » est « incompatible » avec les Orientations d’aménagement et de programmation (OAP) inscrites au Plan local d’urbanisme (PLU) : il « ne s’implante pas dans la profondeur de la parcelle » en pente.
Des irrégularités constatées
Le nouveau bâtiment, « prévu sur deux niveaux », aura « un front continu d’environ trente mètres » qui « ne permettra pas la préservation des vues vers l’est », a effectivement confirmé le rapporteur public à l’audience.
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Le magistrat, dont les avis sont souvent suivis par les juges, estime que l’immeuble « gagnerait à mieux s’insérer dans son environnement (…) quitte à modifier son implantation vers le bas de la pente ». Il est en effet « implanté exclusivement en haut de la pente, en limite ouest », « contrairement à ce que prévoit l’OAP ».
Le rapporteur public a en revanche écarté toute « insuffisance » dans le nombre de « places de parking » : un permis de construire modificatif a prévu « seize places pour les logements, deux places visiteurs et deux places pour les commerces », a-t-il dénombré.
Les riverains n’en veulent pas du tout
Il y aura « douze places en sous-sol et huit en aérien », a-t-il détaillé. Le rapporteur public a donc proposé un « sursis à statuer » de quatre mois, pour donner le temps à Habitat et Humanisme de régulariser ces « irrégularités », notamment en ce qui concerne les « dimensions » du projet.
Mais pour les avocats des requérants, c’est « tout le projet » qu’il faut « repenser » : le « point de vue sur les grands paysages » est « complètement obstrué » alors que l’OAP prévoit explicitement de « préserver les vues vers l’est » en créant des « bâtiments dans la pente », ont-ils répété une nouvelle fois aux trois juges du tribunal administratif de Lyon.
« Le projet ne peut pas être régularisé », ont-ils rappelé. « Cela serait une deuxième régularisation [un premier permis de construire modificatif a déjà été délivré, ndlr] et ça ne fonctionne pas ».
Le tribunal doit trancher
Reste qu’aux yeux de la commune et du promoteur, « l’implantation du projet se fera bien dans la profondeur de la pente, cela ressort des plans de coupe ». Ces mêmes plans prévoient d’ailleurs « deux percées visuelles ».
L’implantation n’est donc pas « continue », en a déduit l’avocate de la mairie de Saint-Didier-au-Mont-d’Or, pour qui les vues sur les « grands paysages » seront « préservées ». Le tribunal administratif de Lyon, qui a mis sa décision en délibéré, rendra son jugement dans les prochaines semaines.
MJ et GF (PressPepper)
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