La très sensible Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) a-t-elle été victime du vol de millions de données par des pirates informatiques qui les ont mis en vente sur le dark web ? C’est en tout cas ce qui est affirmé dans plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux, notamment TikTok. Sauf que l’agence dément formellement que la fuite vient de chez elle.

Les données de l’ANTS, c’est un peu le Graal pour les pirates tant celles-ci sont sensibles. C’est en effet cette agence qui produit non seulement les cartes d’identité, passeports, cartes de séjour, permis de conduire, mais aussi les certificats d’immatriculation et les cartes professionnelles des agents de l’Etat, notamment des policiers. Et donc, logiquement, elle détient dans ses serveurs les données complètes d’état civil et biométriques de tous les possesseurs d’un de ses titres.

« En vente sur l’Amazon de la cybercriminalité »

Alors, lorsque la rumeur d’une fuite massive de données de l’ANTS a commencé à circuler sur les réseaux, on pouvait légitimement s’inquiéter. Selon certaines vidéos, la « fuite remonte à huit mois » et concerne « entre 10 à 12 millions de Français » dont les données « sont mises en vente sur l’Amazon de la cybercriminalité ».

Pour endiguer la rumeur, France titres, autre petit nom de l’ANTS, a publié un démenti, samedi. « Aucune intrusion n’a été identifiée au sein des systèmes d’information de l’ANTS que ce soit par les services de l’agence ou par ceux du ministère de l’Intérieur ». L’agence reconnaît cependant qu’un échantillon de données qui lui sont attribuées est « actuellement disponible » librement sur le dark web, sorte de « produit d’appel » mis en ligne par les pirates pour appâter le client. Pour autant, des données présentent « de nombreuses incohérences » et des formats « qui ne correspondent pas à ceux de l’ANTS ».

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Du coup, quelles sont ces données, d’où viennent-elles et qui les a mises en ligne ? C’est l’ANSSI, Agence nationale de sécurité des systèmes d’information, qui va tenter d’élucider ce mystère. L’ANTS a déposé une première plainte contre X et promet d’en déposer d’autres « contre toute personne qui attribuerait ces données à l’ANTS ». Autrement dit contre les auteurs des vidéos et allégations sur les réseaux alimentant la rumeur.