Auteur d’une saison très décevante sur le PGA Tour, le désormais numéro 3 français aborde l’open national sans pression avec à ses côtés son ancien coach.
À St-Nom-la-Bretèche,
Après une première année presque parfaite sur le PGA Tour, Matthieu Pavon traverse actuellement une période très compliquée. Le premier Français vainqueur sur le circuit américain (Torrey Pines l’année dernière), qui avait atteint la 20e place mondiale et terminé 2024 à la 31e, a chuté quelques mois plus tard à la 127e. Avec comme meilleure performance sur 22 tournois disputés, une 41e place au PGA Championship en mai, à Quail Hollow.
Pavon occupe actuellement une modeste 166e place au classement américain. Loin, très loin des attentes. En 2026, il restera tout de même sur le PGA Tour grâce à son statut (exemption de vainqueur). C’est la raison pour laquelle, selon lui, il a pris le risque de changer de coach en fin de saison dernière pour tenter d’aller encore plus haut. Pari perdu.
Je sentais des faiblesses dans certains compartiments que je voulais améliorer. C’était l’année pour moi parfaite pour essayer. Malheureusement, ça n’a pas marché.
Mathieu Pavon
Mercredi matin, en conférence de presse, le Bordelais de 32 ans n’a pas fait dans la langue de bois quand il a fallu évoquer son choix de changer de coach alors qu’il produisait le meilleur golf de sa carrière. «Ce n’est pas le changement que je regrette. C’est ce qui m’a amené à changer. Je pense que j’aurais pu gérer des choses différemment avec Jamie (Gough), dans notre dialogue et dans ma décision. Il y avait aussi ce fameux luxe d’avoir la carte du PGA tour garantie. Pour moi, c’était maintenant ou jamais, pour avoir une autre expertise avec quelqu’un qui pouvait m’apporter quelque chose de supplémentaire. À ce moment-là, j’étais 25e mondial. Mais moi, j’essayais toujours d’aller plus haut. Je sentais des faiblesses dans certains compartiments que je voulais améliorer. C’était l’année parfaite pour essayer. Malheureusement, ça n’a pas marché.»
Fin juillet, il a annoncé la fin de sa collaboration avec Mark Blackburn, avant de renouer quelques jours plus tard avec Gough, son ancien coach. «Je suis content des trajectoires, de la frappe de balle. Ça faisait un petit moment que je ne m’étais pas senti avec autant de liberté dans mon jeu. On a cette complicité qui est revenue naturellement avec Jamie. Ça fait 10 jours qu’on travaille dur et les sensations progressent. Ce qui est bien et intéressant, c’est qu’on n’a pas tout mis à la poubelle le travail effectué avec Mark. En alliant le travail de Jamie et quelques conseils de Marc, on arrive à trouver quelque chose d’intéressant. On y va comme si on sortait de l’hôpital, un pas après l’autre et puis chaque jour devient meilleur. Jamie a tout de suite cerné les priorités. On est revenu sur des basiques.»
Je suis un grand compétiteur et je n’aime pas me faire battre par le parcours toutes les semaines, je n’aime pas manquer les cuts et produire du mauvais jeu pour moi et mes proches.
Matthieu Pavon
Avant de connaître une année exceptionnelle sur le PGA Tour, le natif de Toulouse avait aussi beaucoup galéré. Il l’assure, ses difficultés passées peuvent lui servir pour rebondir la saison prochaine : «Ce n’est pas quelque chose qu’on prend avec le sourire. Je suis un grand compétiteur et je n’aime pas me faire battre par le parcours toutes les semaines, je n’aime pas manquer les cuts et produire du mauvais jeu pour moi et mes proches. Mais j’ai déjà eu des périodes compliquées dans ma carrière. Je me souviens très bien d’être en pleurs au téléphone avec ma femme et lui dire que malgré tous les efforts produits, je ne deviendrai jamais un champion.»
C’est un endroit (Saint-Nom-la-Bretèche), qui a quand même énormément de charme comparé au golf national.
Matthieu Pavon
Assuré d’évoluer encore la saison prochaine sur le circuit américain, Pavon a débarqué sans pression sur le parcours de Saint-Nom-la-Bretèche qui remplace provisoirement cette année le golf national (en travaux). « Je n’ai joué qu’une seule fois ici sur l’un des deux parcours mais je ne sais plus lequel. Ça fait un petit moment. » Une nouveauté qui n’est pas pour lui déplaire, lui qui n’a jamais eu le parcours de l’Albatros dans l’œil : «C’est sûr que quand on joue à domicile un golf difficile comme le golf national, cela peut créer des peurs et des traumatismes sur certains coups qu’on a pu manquer auparavant. On se souvient des bons, mais aussi des mauvais coups. Là, c’est une page blanche. C’est génial de découvrir un nouveau parcours, d’autant plus qu’il est dans un état merveilleux. C’est un endroit, qui a quand même énormément de charme comparé au golf national. Donc, tout est réuni pour faire un super Open de France. »