Andrew Tate, ici à Bucarest en Roumanie, le 10 décembre 2024.

DANIEL MIHAILESCU / AFP

Andrew Tate, ici à Bucarest en Roumanie, le 10 décembre 2024.

ROYAUME-UNI – Cette enquête menée au Royaume-Uni par un syndicat enseignant est révélatrice de nouveaux comportements adoptés à l’école par certains élèves, influencés par le phénomène Andrew Tate. Ainsi, sur les près de 6 000 enseignants interrogés, 59 % d’entre eux ont déclaré qu’ils pensent que l’utilisation des réseaux sociaux contribue à une détérioration du comportement des élèves, rapporte Sky News ce samedi 19 avril.

Surtout, Andrew Tate a été cité par plusieurs enseignants ayant participé à l’enquête, qui pointent l’influence négative qu’il a sur les élèves de sexe masculin, y compris dès leur plus jeune âge.

Andrew Tate est un influenceur britannico-américain devenu l’un des visages de la « manosphere », dont les discours misogynes et violents connaissent un large écho, notamment auprès de jeunes hommes et plus particulièrement dans les écoles et collèges britanniques. Cet ancien kickboxeur est par ailleurs soupçonné de plusieurs viols au Royaume-Uni, commis entre 2012 et 2015.

Pour l’enquête, une enseignante a par exemple déclaré que des garçons de 10 ans avaient « refusé de [lui] parler parce qu’[elle] était une femme ». Un autre enseignant a dit que « le phénomène Andrew Tate avait eu un impact énorme sur la manière dont [les élèves d’une école réservée aux garçons] interagissaient avec les femmes et les hommes qu’ils ne considéraient pas comme “masculins” ».

Un autre participant à l’enquête a lui affirmé que son école avait connu plusieurs incidents de « propos désobligeants à l’égard du personnel féminin en conséquence directe des vidéos d’Andrew Tate », cite Sky News.

La série Netflix Adolescence en débat

Le mois dernier, le Premier ministre Keir Starmer a organisé une discussion à Downing Street sur les moyens d’empêcher les jeunes garçons d’être entraînés dans un « tourbillon de haine et de misogynie » sur les réseaux sociaux. Ces échanges ont eu lieu avec les créateurs de la série à succès de Netflix Adolescence, qui explore la culture dite « incel » et renvoie forcément à Andrew Tate.

La série va d’ailleurs être diffusée dans les collèges et lycées du Royaume-Uni. « C’est une initiative importante pour encourager le plus grand nombre possible d’élèves à regarder ce programme », avait déclaré Keir Starmer fin mars, qui a lui-même vu la série avec son fils et sa fille, tous deux adolescents.

Adolescence suscite un vif débat de société au Royaume-Uni, où les journaux ont multiplié les articles sur la prolifération des contenus masculinistes sur les réseaux sociaux, la protection des enfants en ligne ou le sentiment d’impuissance des parents.

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