Le tournoi Coupe Hôtel-Casino de Charlevoix commence ce dimanche avec une ronde pro-am où les joueurs professionnels sont jumelés à des amateurs. La vraie compétition commence lundi avec les deux premières rondes et mardi, ce sera la troisième ronde en avant-midi et les finales en après-midi.

Le contingent est divisé en deux catégories, les professionnels de moins de 50 ans et ceux de plus de 50 ans. Dans le premier cas, les vainqueurs de la première Coupe Hôtel-Casino de Charlevoix, William Blanchard et Billy Houle, sont de retour pour défendre leur titre, tandis que Greg Cuthill et Martin Plante en feront autant chez les seniors.

Pour la petite histoire, les deux finales avaient donné lieu à du jeu spectaculaire. Le duo Blanchard-Houle a eu raison des deux représentants du club La Tempête, Frédéric Raymond et Sonny Michaud au troisième trou de prolongation.

Du côté senior, deux oiselets en fin de ronde ont permis à Cuthill et Plante de l’emporter 2&1 aux dépens de Kevin Senécal et Marc Foucault.

La fierté du Manoir

«On n’a pas tous les jours 20 ans», dit la chanson et c’est un peu vrai avec parcours du Manoir Richelieu qui célèbre ses 100 ans d’existence.

C’est le 20e anniversaire du parcours tel qu’il existe actuellement, comme le rappelle Jean-Philippe Moffet, directeur régional des golfs Fairmont dans l’est du Canada, Montebello et Manoir Richelieu.

Le parcours du Manoir Richelieu fête ses 100 ans d’existence cette année.

Si le club fête son 100e anniversaire, Moffet en est un acteur privilégié depuis un quart de siècle. Pas banal pour celui qui revendique le plus long règne de l’histoire du club au poste de professionnel en titre.

C’est un peu un concours de circonstance qui a amené le jeune Jean-Philippe, originaire de la région de Québec, dans Charlevoix. «J’étais attitré au club de golf de Charny et j’étais commandité par la compagnie Spalding et Callaway, dont le représentant était Patrick Bilodeau.»

Ce dernier faisait aussi affaire avec le professionnel du Manoir Richelieu, Norman T. Doyle. «Patrick a parlé de moi à Norman T., que je suis allé rencontrer à La Malbaie et nous nous sommes bien entendus tout de suite.»

«Cette association me permettait de joindre un club prestigieux et de profiter des conseils d’un professionnel d’expérience.»

—  Jean-Philippe Moffet, le directeur régional des golfs Fairmont dans l’est du Canada, Montebello et Manoir Richelieu

Communicateur né, Jean-Philippe Moffet y trouvait un professionnel également axé sur les relations avec la clientèle, dont le but était d’offrir aux visiteurs une expérience inoubliable. Il n’a jamais dévié de cette ligne de pensée depuis.

Les aptitudes de Jean-Philippe n’ont pas échappé au directeur général du Manoir, monsieur Alex Kassatly.

«Monsieur Kassatly m’a demandé d’aller prendre un peu d’expérience au Fairmont de Jasper. Pendant la saison d’hiver, j’ai travaillé là-bas dans la restauration, ce qui m’a permis d’avoir de nombreux contacts avec la clientèle, une expérience qui me sert depuis ce temps.»

Il a ensuite repris son travail de professionnel au golf du Manoir Richelieu.

Moment charnière

Jean-Philippe Moffet est revenu à un moment charnière pour le club de golf. Le parcours de 18 trous convenait très bien aux membres et aux visiteurs, mais la direction de Fairmont voulait en faire un attrait exceptionnel.

La vue est exceptionnelle à partir du tertre de départ numéro un du parcours Saint-Laurent au club de golf du Manoir Richelieu.

«Avec le Casino et Fairmont, explique-t-il, il devenait prioritaire que le Manoir Richelieu soit considéré comme un “resort” et la direction voulait relier l’hôtel au terrain de golf. Les clients allaient partir du Manoir pour monter jusqu’au nouveau chalet du club. Il fallait donc ajuster le nouveau neuf trous pour inclure ce projet.»

Le maître d’œuvre était Casiloc, une branche de Loto-Québec, et les travaux de construction et d’aménagement ont été confiés à l’architecte québécois de renommée internationale Darren Huxham. Comme professionnel de golf, Jean-Philippe Moffet, tout comme le surintendant Marc-André Bordeleau, pouvait donner son avis sur le golf même.

Point de vue d’exception à partir de la nouvelle terrasse du Manoir Richelieu.

«Ce fut toute une épopée, se souvient-il, car il n’était pas question de fermer le parcours existant. C’était un véritable casse-tête pour tout le monde, joueurs, direction du golf, architecte et travailleurs. On voyait régulièrement les voiturettes de golf croiser des équipements d’excavation pendant que l’on essayait de trouver les arrangements nécessaires pour permettre la réalisation des travaux tout en accommodant les golfeurs.»

Le directeur de golf et des loisirs du Manoir Richelieu a donc vécu une bonne période de stress, quelques années, mais il en a retiré une formidable expérience.

«Jouer au Manoir Richelieu est une expérience formidable, car le parcours a été dessiné en fonction de l’expérience client. Certaines personnes ont trouvé bizarre de se rendre sur le site de l’hôtel pour déposer leur équipement et de prendre la voiturette motorisée pour se rendre au chalet. Mais une fois rendues au sommet, après une montée d’une dizaine de minutes dans le sentier panoramique, ces personnes n’en reviennent pas de la vue spectaculaire qui s’offrent à eux.»

En amour avec Charlevoix

Aujourd’hui encore, Jean-Philippe Moffet est toujours en admiration du parcours de 27 trous du Manoir Richelieu.

«J’ai toujours adoré Charlevoix, lance-t-il, c’est un endroit formidable pour y demeurer et pour visiter. Je prends soin du terrain comme s’il m’appartenait, j’en suis très fier, surtout que je peux compter sur une équipe de terrain formidable, des gens qui sont très fiers de ce qu’ils accomplissent.»

Le vert du premier trou du parcours Saint-Laurent, au club de golf du Manoir Richelieu, à l’aube.

À l’âge de 20 ans, le parcours de golf a quitté l’adolescence pour entrer dans sa vie d’adulte. «Nous avons fait des améliorations tant sur le parcours que dans le chalet, avec l’ajout d’une terrasse qui fait le bonheur de la clientèle. Mais ce n’est pas fini, maintenant, je veux amener le terrain à un autre niveau, à le faire bien vieillir pour que l’on soit capable de continuer à donner aux clients une expérience mémorable.»

Le président Taft

La compagnie Canadian Steamship Lines, propriétaire du Manoir au début du siècle dernier, voulait faire vivre cette expérience à ses clients et a commandé au professionnel anglais Herbert Strong la tâche de dessiner un parcours de golf, même si le club Murray Bay, non loin, existait déjà.

Le président américain William Howard Taft (au centre) lors de l’inauguration du premier neuf trous du club de golf du Manoir Richelieu en juin 1925.

Construit à flanc de montagne, le nouveau parcours, qui comptait 9 trous, a été inauguré en juin 1925 par le président des États-Unis, William Howard Taft.

Ce dernier passait ses vacances estivales dans Charlevoix et il a même été président du club Murray Bay pendant quelques années.

Les plus vieux se souviennent avec nostalgie du parcours existant avant les changements pour l’ajout de neuf trous supplémentaires. L’atmosphère qui régnait dans le vieux chalet, maintenant utilisé par un club d’astronomie, était incomparable. Comment oublier la chaleur du magnifique foyer en pierre qui réchauffait les visiteurs au printemps et en automne.

Aujourd’hui les visiteurs ont droit à une tout autre expérience avec le nouveau chalet perché tout en haut et sa nouvelle terrasse, offrant une vue sur un décor à couper le souffle.