Les points sur les i. L’économiste français Gabriel Zucman a répondu aux attaques de Bernard Arnault, qui l’a qualifié de « pseudo-universitaire ». Dans le viseur du milliardaire : la mesure qui consisterait à taxer à hauteur de 2 % par an les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, ce qui concerne 1.800 foyers fiscaux en France. « On peut avoir des désaccords de fond, et M. Arnault a droit, comme tous les citoyens, à ses opinions. Mais ce débat doit avoir lieu dans le respect de la vérité et des faits », a déclaré l’économiste, contacté par l’AFP.

Bernard Arnault, PDG du numéro un mondial du luxe LVMH, a accusé samedi Gabriel Zucman de mettre « au service de son idéologie […] une pseudo-compétence universitaire », le qualifiant de « militant d’extrême gauche », dans le journal britannique Sunday Times.

Le spectre du trumpisme

Si elle est critiquée, notamment au centre, à droite et dans le monde patronal où l’on brandit la menace d’un effet délétère pour l’outil professionnel, la « taxe Zucman » est fortement soutenue par la gauche, qui y voit un levier pour davantage de justice fiscale. « Bernard Arnault a tort de remettre en cause mes qualifications professionnelles en parlant à mon égard de  »pseudo-compétence universitaire ». Avec la montée du trumpisme, j’ai vu fleurir ce discours dénigrant les savoirs et la recherche aux Etats-Unis », avertit Gabriel Zucman.

L’économiste a précisé ne pas être en relation avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, qui prépare activement le prochain budget. « Je n’ai jamais été militant dans aucun mouvement ni encarté dans aucun parti. Je n’ai pour seule activité que mon travail de chercheur et d’enseignant », assurait Zucman sur X.

Bernard Arnault détient avec sa famille la septième fortune mondiale et la première française selon le magazine Forbes, qui estimait en septembre son patrimoine à 154 milliards de dollars.