Chaque automne, des millions de foyers attendent avec attention les annonces concernant les aides au logement. Entre ajustements annuels, évolution des montants et incertitudes sur l’avenir des prestations sociales, les bénéficiaires s’interrogent sur l’impact concret de ces changements sur leur budget.
À l’approche de la prochaine revalorisation, de nouvelles mesures et perspectives budgétaires suscitent de nombreuses questions. Quelles sont les évolutions prévues pour les aides au logement cette année ? Quels bénéficiaires sont concernés et à partir de quand ? Tour d’horizon des informations à connaître pour anticiper les prochains versements.
Revalorisation annuelle des aides au logement : principes et bénéficiaires
Chaque année, les aides au logement – APL, ALS et ALF – bénéficient d’une revalorisation automatique, indexée sur l’inflation via l’indice de référence des loyers (IRL) publié par l’Insee. En 2025, cette hausse s’élèvera à 1,04 % et prendra effet au 1er octobre, mais ne sera visible qu’à partir du versement de novembre.
5,8millions
Foyers bénéficiaires
En 2025, près de 5,8 millions de ménages profiteront de la revalorisation des aides au logement.
Près de 5,8 millions de foyers sont concernés, dont 2,7 millions pour l’APL, 2,2 millions pour l’ALS et 900 000 pour l’ALF. L’attribution de ces aides dépend notamment du montant du loyer, des ressources du foyer et du nombre de personnes à charge.
Calcul de la hausse 2025 : méthode et impact sur les montants
La revalorisation de 1,04 % des aides au logement pour 2025 s’appuie sur l’indice de référence des loyers (IRL), calculé chaque trimestre par l’Insee à partir de l’évolution des prix à la consommation hors tabac et loyers. Cet indice, utilisé pour ajuster les loyers, sert également de base à la CAF et à la MSA pour réviser les montants des APL, ALS et ALF.
Concrètement, une aide mensuelle de 200 euros passera ainsi à 202,08 euros. Cette augmentation, effective au 1er octobre, sera perceptible sur le versement du 5 novembre 2025, correspondant à l’aide due pour le mois d’octobre.
Exemple concret : impact de la hausse sur une aide mensuelle
Montant après hausse de 1,04 %
Gain mensuel
Comparaison avec les années précédentes et contexte inflationniste
La hausse de 1,04 % prévue en 2025 marque un net ralentissement par rapport à celle de 2024, qui s’élevait à 3,26 %. Cette différence s’explique principalement par le repli de l’inflation, l’indice de référence des loyers (IRL) ayant progressé plus modestement cette année. En 2024, la flambée des prix à la consommation avait entraîné une revalorisation plus conséquente des aides au logement.
L’an dernier, j’avais vraiment senti la revalorisation sur mon budget. Cette fois-ci, l’augmentation est minime, à peine quelques euros. Ça aide un peu, mais ça ne change pas grand-chose sur mes fins de mois. Sophie, 28 ans, étudiante en colocation
En 2025, la stabilisation de l’inflation limite donc l’ampleur de la hausse, reflétant un contexte économique plus apaisé. Cette évolution, bien que moins favorable pour les bénéficiaires, traduit la volonté d’ajuster les prestations au plus près de la réalité du coût de la vie.
Vers une “année blanche” en 2026 : gel des prestations et incertitudes
Pour 2026, le gouvernement envisage de suspendre la revalorisation annuelle des prestations sociales, dont les aides au logement, dans le cadre d’une “année blanche”. Cette mesure, destinée à réaliser entre 5 et 15 milliards d’euros d’économies selon la commission des Finances du Sénat, concernerait l’APL, l’ALS, l’ALF, mais aussi d’autres allocations comme les prestations familiales.
Toutefois, l’adoption de ce gel reste incertaine, le projet suscitant de vives oppositions au sein de la majorité et des partenaires sociaux. Si elle était appliquée, cette décision risquerait d’éroder le pouvoir d’achat des ménages modestes, déjà fragilisés par l’inflation, et d’accroître les inégalités sociales.
Encadré explicatif : ce que signifie une “année blanche”
- Gel des prestations : aucune revalorisation annuelle appliquée en 2026.
- Objectif annoncé : économies budgétaires estimées entre 5 et 15 milliards d’euros.
- Conséquences possibles : baisse du pouvoir d’achat pour les ménages modestes, augmentation des inégalités sociales.