LE CONTEXTELe LOU a réussi la passe de trois

Après avoir battu le Racing (32-7) et s’être imposé à Montauban (25-18), le LOU a remporté un troisième succès d’affilée face au Stade Français (42-37). Alors qu’ils menaient 42-23 et avaient le bonus offensif en poche (6 essais à 2) à l’heure de jeu, les coéquipiers de Félix Lambey ont pourtant failli perdre ce match au terme d’un scénario baroque. S’ils n’ont pas été maîtres de leur sujet et ont manqué de maîtrise collective, cette troisième victoire leur permet de conserver la tête du Top 14 avec 13 points.

Le LOU n’avait réussi qu’une seule fois un tel départ en fanfare. C’était en 2019, et il avait même poussé son invincibilité plus loin dans la saison puisqu’il avait remporté ses six premiers matches avant de tomber à Clermont. Le club lyonnais va désormais se déplacer à deux reprises à Pau, samedi prochain (16 h 30), puis à Bordeaux, le samedi 4 octobre (21 h). Ces deux matches à l’extérieur vont révéler la véritable nature du collectif lyonnais.

LE JOUEUR DU MATCHIosefo Masi a marqué les esprits

Un Fidjien peut en cacher un autre au LOU ! Alors que Jiuta Wainiqolo pouponnait, Iosefo Masi s’est transformé en pyromane pour mettre le feu au Matmut Stadium de Gerland. Déjà auteur d’un essai à Sapiac, il a réussi un doublé face au Stade Français, ce qui fait de lui le meilleur marqueur lyonnais.

Sur le premier, il a cassé le rideau défensif parisien en profitant d’une magistrale passe aveugle dans son dos de son compère au centre Théo Millet. Sur le second, il s’est simplement porté au soutien d’Ethan Dumortier qui avait intercepté une passe de Léo Barré. Quelques minutes plus tard, il lui rendait la pareille. Il récupérait un long lancer en touche, résistait à deux défenseurs du Stade Français et passait les bras pour offrir un caviar à Ethan Dumortier.

Dans un style délié qui n’a rien à voir avec celui de Josh Tuisova, Iosefo Masi (1.90 m, 97 kg) termine avec une impressionnante ligne de statistiques sur le plan offensif : 100 mètres gagnés, 6 courses, 7 défenseurs battus, 2 franchissements, 1 offload. A son débit, deux plaquages manqués et un ballon perdu.





Iosefo Masi a inscrit deux essais. Photo Maxime Jegat

Iosefo Masi a inscrit deux essais. Photo Maxime Jegat

LA STAT DU MATCH

10

Le nombre d’essais inscrits par le LOU (6) et le Stade Français (4) sur la pelouse synthétique du Matmut Stadium. Les Lyonnais, dont les six essais ont été marqués par des arrières, ont même réussi l’exploit d’en pointer 3 en l’espace de 6 minutes entre la 43e et la 49e minute sur des erreurs parisiennes. Ces dix essais ne sont pas un record. La saison passée, Bayonne s’était imposé à Lyon (49-38) au terme d’une sarabande offensive agrémentée de 12 essais, 6 de chaque côté.





Peniasi Dakuwaqa a fait des misères à la défense du LOU. Photo Maxime Jegat

Peniasi Dakuwaqa a fait des misères à la défense du LOU. Photo Maxime Jegat

LA DEFENSE DU LOULes Lyonnais ont pris l’eau en deuxième mi-temps

Le LOU s’est encore une fois fait peur, alors qu’il n’y avait pourtant pas péril en la demeure ! Il s’est compliqué la tâche en encaissant 37 points à domicile, ce qui fait désordre. Cela rappelle par certains côtés sa victoire (40-38) sur Castres la saison passée.

Plutôt bien en place lors des deux premiers matches, sa défense a encaissé quatre essais, dont le premier sur un contre du Stade Français de près de 100 mètres. Carbonel a ensuite profité d’un mauvais placement pour prendre le trou, avant que le pilier Melikidze et le talonneur Garcia marquent en force en fin de match.

Alors que les Lyonnais n’avaient manqué qu’un seul plaquage en première mi-temps au cours de laquelle ils avaient eu la possession (58 %) et l’occupation (62 %), ils ont pris l’eau au retour des vestiaires. Ils terminent la partie avec 83 plaquages réussis et 14 manqués (86 % de réussite).

Sur le plan individuel, la meilleure performance est à mettre à l’actif de Liam Allen (11 plaquages réussis, 0 manqué). Sam Simmonds a été également performant (8/0). A noter aussi, les solides rentrées de Mickaël Guillard (8/0), Thomas Moukoro (8/1) et Marvin Okuya (7/0).



AB Zondagh. Photo Maxime Jegat

AB Zondagh. Photo Maxime Jegat

LA PHRASE

 

On est satisfait de la victoire, mais pas du contenu. C’est énervant parce qu’on doit faire beaucoup mieux. Ce match-là, on aurait dû le gagner avec le bonus, sans se faire peur en fin de match.

AB Zondagh, entraîneur de l’attaque du LOU





L'essai de Baptiste Couilloud. Photo Maxime Jegat

L’essai de Baptiste Couilloud. Photo Maxime Jegat

L’ATTAQUE DU LOULe festival offensif lyonnais

Le LOU a inscrit 6 essais face au Stade Français, ce qui porte son total à 13 en trois matches. Deux ont été marqués sur des attaques en première main, suite à de superbes combinaisons (Masi 35e, Dumortier 59e). Ioane avait inscrit le premier sur un beau mouvement lyonnais et une superbe passe au pied de Cassang (30e).

Le LOU s’est nourri des erreurs parisiennes pour marquer les trois autres en six minutes au retour des vestiaires. Ioane profita d’une énorme bourde de Dakuwaqa (43e). Sur un turnover, ce même Ioane offrit l’essai d’une longue passe au pied à Couilloud (47e). Puis Dumortier intercepta une passe de Barré pour offrir l’essai à Masi (49e).

Les Lyonnais terminent la partie avec des statistiques honorables en attaque (97 courses, 365 mètres gagnés, 23 défenseurs battus, 6 franchissements). Sur le plan individuel, outre Iosefo Masi (voir ci-dessus), Monty Ioane, lui aussi auteur d’un doublé, s’est illustré : 9 courses, 52 mètres gagnés, 5 défenseurs battus, 2 offload. A noter également l’activité de n°8 Sam Simmonds (14 courses, 65 mètres, 2 défenseurs battus).

 





La mêlée du LOU a été dominatrice contre Paris. Photo Maxime Jegat

La mêlée du LOU a été dominatrice contre Paris. Photo Maxime Jegat

LA CONQUETE DU LOU

La mêlée a relevé la tête, mais pas la touche

Chahutée à Montauban, la mêlée du LOU a relevé la tête. Force est de reconnaître qu’elle a aussi profité en première mi-temps de l’inexpérience du jeune pilier droit parisien Yanis Lux, dont s’était le premier match à ce niveau. En tout cas, elle a poussé trois fois à la faute son homologue du Stade Français. La mêlée du LOU a été pénalisé à une reprise et a concédé deux coup-francs.

En revanche, la touche lyonnaise a été en difficulté. Alors qu’il a pris un essai sur ballon porté, le LOU a perdu 5 ballons sur ses lancers, soit parce qu’ils ont été contrés, soit parce qu’ils ont été mal lancés. Dylan Cretin a récupéré un ballon sur lancer parisien.





Paddy Jackson. Photo Maxime Jegat

Paddy Jackson. Photo Maxime Jegat

LE CHIFFRE DU LOU

10/10

Paddy Jackson a transformé les six essais du LOU, dont plusieurs n’étaient pas aisés à passer. Cette réussite lui offre la note parfaite de 10/10 face aux poteaux depuis le début de la saison. Il a passé 1 pénalité et 9 transformations (21 points). Son sans-faute a été déterminant à Montauban et contre le Stade Français.





La faute de Martin Meliande sur Louis Carbonel qui lui a valu un carton jaune en fin de match. Photo Maxime Jegat

La faute de Martin Meliande sur Louis Carbonel qui lui a valu un carton jaune en fin de match. Photo Maxime Jegat

 LA DISCIPLINE DU LOULes Lyonnais dans leur moyenne

Le LOU a concédé 10 pénalités face au Stade Français. C’est une de moins qu’à Montauban et deux de plus que contre le Racing. Ca reste dans une norme acceptable et porte son total à 29 en trois matches.

Ses 10 pénalités se décomposent ainsi : 6 en première mi-temps, alors qu’il avait pourtant dominé les débats, et 4 en seconde. Il en a concédé 6 dans son camp. Sur le plan individuel, le pilier Jermaine Ainsley et le 2e ligne Janse Roux ont été pénalisés à deux reprises.

Il est à noter que le LOU a récolté son premier carton jaune de la saison pour un plaquage haut de Martin Méliande sur Louis Carbonel. (voir photo)