L’opération portée par le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) s’appelle les enfants du patrimoine. Dans le contexte politique incertain du moment, elle s’adresse aussi à une génération – les derniers locataires de Matignon n’ont pas manqué de le répéter – qui va hériter d’une dette historique.

La veille des Journées européennes du Patrimoine, les CAUE et leurs partenaires proposent, depuis 2018, aux élèves avec leurs enseignants, de la maternelle au lycée, un programme d’activités gratuites. « Ce sont de futurs citoyens », glisse un des encadrants qui accompagne les deux classes de Metz (collège Paul Valéry) et Moulins-lès-Metz (Louis Armand). « Cet événement complète l‘éducation économique, budgétaire et financière (Educfi) que nous leur enseignons déjà ».

Ce vendredi, le sujet ne porte pas sur la gestion du budget personnel ou familial. Les comptes dont on parle, ce sont ceux d’une municipalité. Il est question de maire, de conseil municipal, de subventions et de contrôles.

Démocratie et consentement à l’impôt

Bienvenue à la Chambre régionale des comptes du Grand Est. Tout près du Palais du Gouverneur de Metz, dans un écrin de verdure et des bâtiments que la soixantaine de jeunes, impressionnés, visite pour la première fois. « On a surtout découvert de nouveaux métiers comme magistrats ou vérificateurs », témoignent les élèves.

En marge de la signature de la convention de partenariat entre l’académie et la Chambre régionale des comptes, ces collégiens mosellans ont participé à un espace game pour « mieux connaître les institutions de l’État et à nourrir leur parcours avenir. » Qu’est-ce qu’un État de droit ou une démocratie ? Que veut dire le consentement à l’impôt ?

Susciter des vocations

Au moment où la France se cherche un budget et se retrouve dans la rue, la journée s’adressait également à de futurs électeurs. « Vous avez, en moyenne, treize ans », souligne Pierre-François Mourier, recteur de la région académique Grand Est, recteur de l’académie de Nancy-Metz, chancelier des universités. « Mais en 2032, vous serez amenés à voter pour la présidente ou le président de la République. » « J’ai eu l’occasion de rencontrer un ancien premier ministre à Metz quand j’étais un peu plus jeune que vous », conclut enfin Christophe Strassel, Président de la Chambre régionale des comptes Grand Est. « C’était Pierre Messmer. Mon engagement pour le service public est sans doute né ce jour-là. Cette journée permettra peut-être elle aussi de faire naître des vocations chez vous… »