Le ministère estonien des Affaires étrangères a annoncé ce dimanche 21 septembre qu’une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l’ONU se tiendrait à sa demande lundi, à la suite de l’incursion de trois avions russes dans son espace aérien. Trois avions de chasse MiG-31 de la Fédération de Russie sont entrés dans l’espace aérien estonien au-dessus du golfe de Finlande et y sont restés pendant environ 12 minutes, ont alerté vendredi l’Estonie et l’Otan.
L’Italie, qui assume au sein de l’Otan une mission de police du ciel balte, mais aussi la Suède et la Finlande ont fait décoller des appareils pour intercepter les trois intrus.
«Une violation flagrante de l’espace aérien estonien par la Russie», dénonce la diplomatie estonienne dans un communiqué publié ce dimanche. Il s’agit de la première fois en 34 ans d’adhésion de l’Estonie à l’ONU que ce pays membre de l’UE et de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan), et ferme soutien de l’Ukraine, demande officiellement une réunion d’urgence du Conseil de sécurité.
Le Premier ministre estonien a annoncé vendredi que son pays allait demander à l’Otan d’activer l’Article 4 du traité Atlantique qui prévoit des consultations entre alliés en cas de menace sur l’un de ses membres. Selon le chef de la diplomatie estonienne, Margus Tsahkna, cette violation «fait partie d’un schéma comportemental plus large de la Russie, visant à tester la détermination de l’Europe et de l’Otan».
Il y a dix jours, une vingtaine de drones russes ont pénétré dans l’espace aérien polonais, et peu après un drone de combat russe est resté dans l’espace aérien roumain pendant une heure.
Ce dimanche, l’Allemagne a fait décoller ses appareils après avoir observé un avion non identifié dans l’espace aérien international, au-dessus de la Baltique. «Une fois de plus, notre escadron d’alerte, composé de deux Eurofighters, a été chargé par l’Otan de vérifier un avion non identifié, sans plan de vol ni contact radio. Il s’agissait d’un avion de reconnaissance russe IL-20M», selon un communiqué de l’armée de l’air allemande.
Vendredi soir, les garde-côtes polonais avaient signalé le «survol à basse altitude» par deux avions de chasse russes d’une plateforme pétrolière polonaise en mer Baltique.
«Ce comportement nécessite une réponse internationale», a estimé le chef de la diplomatie estonienne cité dans le communiqué. Et Margus Tsahkna d’ajouter que «la conduite de la Russie est incompatible avec les responsabilités d’un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU».
Mise à jour : à 17 h 27, avec l’ajout de la déclaration de l’armée de l’air allemande.