Publié le
21 sept. 2025 à 20h14
Elles ont beau avoir chambré tout le match (mention spéciale à la pilier gauche Hannah Botterman, aussi excellente qu’insupportable avec ses provocations face aux Bleues samedi), les Anglaises ont reconnu avoir bien galéré face aux Françaises en demi-finale de Coupe du monde samedi. Bien plus que les observateurs ne le prédisaient en tout cas… Et sûrement qu’elles-mêmes s’y attendaient, du haut de leurs 31 succès de rang, dont 16 consécutifs face aux Tricolores (désormais passés à 32 et 17).
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Le sélectionneur John Mitchell a pourtant assuré ne pas avoir été surpris par le niveau de résistance offert par Champon, Brosseau, Vernier et le reste de la bande tricolore : « Pas du tout même. Je savais qu’elles allaient nous rentrer dedans », a-t-il déclaré après la rencontre. « On pouvait le sentir à travers tout ce qui s’est passé pour elles dans la semaine et l’émotion qu’elles ont montrée pendant leur échauffement. Il fallait juste gagner, se battre pour s’en sortir. »
L’Angleterre provocante, arrogante… Mais efficace
Pour cela, les Anglaises ont su faire le dos rond en première période, alors que la France dominait sans concrétiser. Puis elles ne se sont pas énervées et ont su être « cliniques », contrairement aux Françaises qui ont perdu patience, autant dans le jeu que face à l’arrogance et aux provocations de leurs adversaires : « On a manqué un peu de précision en première période mais on est restés calmes à la mi-temps », a repris le sélectionneur. « Ce genre de rendez-vous crée des pressions et des émotions différentes, il faut juste savoir les gérer. »
« Un match dure 80 minutes, ça ne se gagne pas sur une seule mi-temps », a ainsi rappelé la centre Megan Jones, tandis que la troisième ligne Marlie Parker savait que « ça allait être dur car les Françaises n’avaient rien à perdre. » Pour Zoé Aldcroft, la capitaine, c’est l’état d’esprit de son équipe qui a tout changé : « C’est d’être connectées en tant qu’équipe. On savait que les Françaises allaient venir nous chercher. Elles ont traversé pas mal d’épreuves cette semaine […] On croit tellement en nous, et ça fait toute la différence. On savoure toute cette expérience et cette équipe a tellement de caractère. »

Ellie Kildunne, joueuse du match et auteur de deux essais, félicite l’ouvreuse française Carla Arbez. (©Icon Sport)
Trop, au goût de certain (e) s… Et probablement des 3,8 millions de téléspectateurs réunis en moyenne devant TF1 (un nouveau record). « C’est leur force en présence, ce sont des trucs que je n’aime pas trop », n’a pas caché la talonneuse tricolore Agathe Gérin après le match. « Je suis contente qu’il n’y ait personne en équipe de France qui fasse ça. Gratter un ballon, se taper sur la poitrine et lever les bras, c’est peut-être un petit manque d’humilité. »
Agathe Gérin : « Malgré tout, on n’est pas des victimes »
Et de poursuivre : « C’est vrai que j’avais dit aux filles que si elles faisaient ça, j’allais leur dire que je ne voulais pas. C’est peut-être aussi montrer notre caractère et dire qu’on n’accepte pas. Oui, elles sont fortes, oui, elles sont meilleures que nous, oui, on a perdu pour la 17e fois consécutive contre elles, mais malgré tout on n’est pas des victimes. »
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Reste que ce sont bien les Anglaises qui pénètreront dans un stade Twickenham comble pour aller chercher un titre mondial face à des Canadiennes, pour leur part, particulièrement enthousiasmantes et souriantes durant leur demie face aux Black Ferns (34-19).
« Ça fait trois ans qu’on bosse pour ça », a conclu Marlie Parker. « Les filles ont sorti la perf qu’il fallait aujourd’hui, mais ça a été un effort énorme pour en arriver là. Nous, les Red Roses, on est numéro un mondial, l’équipe que tout le monde veut battre. On doit juste rester concentrées sur nous et savourer. «
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