Les États-Unis accusent Nicolás Maduro de liens avec le narcotrafic et ont offert une récompense de 50 millions de dollars pour toute information conduisant à sa capture.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a réfuté dans une lettre à son homologue américain Donald Trump, rendue publique dimanche, les accusations de narcotrafic dont il fait l’objet et l’a invité à «préserver la paix par le dialogue».
Les États-Unis ont déployé des navires de guerre et un sous-marin à propulsion nucléaire dans les Caraïbes, officiellement dans le cadre d’une opération antidrogue. Washington dit avoir détruit au moins trois bateaux de nacro-trafiquants présumés dans des eaux proches du Venezuela, tuant une dizaine de personnes.
«Guerre non déclarée»
Le ministre de la Défense vénézuélien Vladimir Padrino Lopez a dénoncé vendredi une «guerre non déclarée», assurant que les forces armées étaient prêtes à répondre à une éventuelle intervention américaine. Dans la missive, datée du 6 septembre et rendue publique par la vice-présidente Delcy Rodriguez, M. Maduro affirme que les accusations faites par les États-Unis sur «des liens» du pouvoir «avec des mafias et des bandes de narcotrafiquants» sont «absolument fausses». «C’est la pire des +fake news+ qui ait été lancée contre notre pays pour justifier une escalade vers un conflit armé», a-t-il écrit.
«Comme le montrent les données de l’ONU et d’autres organismes que vous pouvez corroborer avec vos propres agences de renseignement, 87% de la drogue produite en Colombie quittent (le pays) par les ports du Pacifique; 8 % par la péninsule de La Guajira au nord de la Colombie; et à peine 5 % tentent d’être transportés à travers le Venezuela», écrit-il, assurant que son pays est un «territoire exempt de production de drogues». «Cette année, nous avons déjà neutralisé et détruit plus de 70% de ce petit pourcentage de drogue qui tente de traverser cette vaste frontière de plus de 2.200 kilomètres avec la Colombie», poursuit M. Maduro.
«Monsieur le Président, j’espère que nous pourrons ensemble vaincre ces fake news qui perturbent une relation qui doit être historique et pacifique (…) je vous invite à préserver la paix par le dialogue et la compréhension dans tout l’hémisphère», conclut le président vénézuélien. Nicolás Maduro a toujours nié fermement les accusations de narco-trafic, dénonçant un «plan impérialiste» visant à le renverser et s’emparer de ses ressources naturelles. Le Venezuela dispose des plus grandes réserves de pétrole de la planète.
Les États-Unis accusent Nicolás Maduro de liens avec le narcotrafic et ont offert une récompense de 50 millions de dollars pour toute information conduisant à sa capture. Dimanche matin, la République dominicaine a fait état d’une frappe américaine sur un bateau transportant de la drogue près de ses côtes et qui venait justement de la région de Guajira, évoquée dans la missive.
Bateau venant «sans doute» du Venezuela
Selon le porte-parole de la direction anti-drogues de la République dominicaine, Carlos Devers, il s’agit d’une «frappe militaire aérienne des États-Unis contre une vedette rapide de narcoterroristes, transportant environ 1.000 kilogrammes de cocaïne (…) à 80 milles nautiques au sud de l’île Beata», au sud-est de la République dominicaine. Le président américain avait publié vendredi une nouvelle vidéo présentant, selon lui, une frappe américaine qui a tué trois «narcoterroristes» sur un bateau transportant de la drogue à destination des États-Unis.
Il n’a pas précisé si cette frappe était l’une de celles qu’il avait déjà évoquées ces derniers jours, ou bien s’il s’agissait d’une nouvelle. Une source proche de l’enquête à Saint-Domingue a souligné que le bateau venait «sans doute» du Venezuela: «Selon les informations dont nous disposons, ils (bateaux) partent de La Guajira entre la Colombie et le Venezuela, là où opèrent ces réseaux qui acheminent par des embarcations rapides de la drogue vers le territoire dominicain». «Les ballots que j’ai vus, ces couleurs, je ne les vois pas comme ceux de la Colombie, car ceux de la Colombie sont différents (…) un sac avec une rayure. Ceux-ci (les détruits) ont de nombreuses rayures», a expliqué cette source.