Jack Miller souffle un vent d’optimisme sur le projet V4 Yamaha, après le Test Officiel de Misano. Là où Fabio Quartararo n’a pas caché sa frustration devant les défis de développement, l’Australien ressort de la journée d’essais avec le sentiment qu’une vraie base existe. En Italie, sa prise en main du prototype a révélé des qualités et des chantiers évidents, mais le bilan de Miller se veut loin d’être négatif.

Au fil de dix saisons en MotoGP Jack Miller a piloté pour Honda, Ducati, KTM et désormais Yamaha. Il aborde donc le lancement du V4 avec plus de recul, conscient qu’il est impossible pour l’usine d’Iwata de faire des miracles dès la première mise à l’épreuve de sa nouvelle unité de puissance.

« C’est un nouveau projet, il faut comprendre une nouvelle moto, explique-t-il calmement devant le presse ce lundi. Je monte dessus, j’essaie de cerner points forts, faiblesses, équilibre, répartition des masses… tout ce genre de détails. La moto fait ce qu’il faut dans de bons domaines. Il faut juste du temps pour bien cerner la répartition de poids, savoir où placer l’avant, où mettre le pivot, ce genre de choses. C’est surtout du réglage. On en est au début du projet. Mais la direction est la bonne. »

L’Australien insiste sur la patience nécessaire : « Il y a des axes à améliorer, c’est certain. Mais je ne vais pas être négatif sur la moto. L’équipe fait de son mieux et je comprends la frustration de Fabio [Quartararo]. Il veut une machine compétitive, et il est évident qu’il a le talent pour en profiter. Mais ces choses exigent du développement. C’est une nouvelle plate-forme, un vrai nouveau projet. Malheureusement, en MotoGP, le temps manque… mais il faut avancer », souligne-t-il, en soutien à l’usine.

Un rythme prometteur pour Jack Miller

Miller, après avoir piloté toutes les architectures moteur du paddock, identifie dans la Yamaha V4 des qualités fondamentales : « Ça a deux roues, oui », plaisante-t-il, avant de détailler : « Il y a des similitudes, le caractère est sympathique, l’inertie agréable. Mais côté électronique, il y a beaucoup de boulot : vingt ans de mapping pour un quatre cylindres en ligne, rien n’est vraiment compatible sur le volet électronique. Il faut tout rebâtir, et on progresse à chaque sortie. Aujourd’hui, à chaque run, la moto était meilleure, plus exploitable, plus facile à piloter. »

Ce qui plaît le plus à Miller ? L’ADN Yamaha semble conservé. « Ce V4, même si on a presque tout changé sur la moto, garde ce châssis solide, cette base Yamaha rassurante. Il reste à placer les points de réglage, trouver la base qui mettra en avant les forces du châssis, qui sont, à mon avis, plus nombreuses que les faiblesses. Cette première version évoluera avant Valence, c’est sûr, mais on est dans le bon », ajoute encore le n°43.

En termes de chronos, si le prototype testé par les pilotes Yamaha ont achevé la journée à plus d’une seconde des meilleurs temps, Jack Miller relativise. « Être à deux secondes du rythme le matin, ce n’est pas mal. Moi à 1.9, Fabio encore plus proche. C’est prometteur », note-t-il.

Après des réactions partagées aux premières sorties du V4, à Barcelone, puis à Misano, le prototype devrait faire son retour en séance officielle lors du Grand Prix de Malaisie. Augusto Fernández y fera probablement une apparition en tant que Wildcard. Il devrait faire de même à Valence, à l’occasion du dernier Grand Prix de la saison. En Espagne, tous les pilotes Yamaha remonteront également sur cette machine dans le cadre des Essais de fin de saison.

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